Ballons de la Coupe du Monde de Football : L'exploitation à l'ordre du jour

Un rapport révèle des pratiques de travail infantile, salaires de misère et emplois temporaires

Tandis que l'émotion par la Coupe du Monde de la FIFA en Afrique du Sud croît, il y a une partie de la Coupe du Monde qui n'a pas été transmis à la télévision. La Fair Play Alliance a demandé aujourd'hui à la FIFA de répondre au rapport Missed the Goal for Workers: the Reality of Soccer Ball Stitchers publié le 7 juin par l'ONG International Labor Rights Forum (ILRF), avec siège aux USA.

Le rapport révèle que les travailleurs hommes et femmes qui consacrent son temps  à coudre les ballons de football au Pakistan,  en Inde, en Chine et en Thaïlande sont encore l’objet de violations alarmantes des droits de travail. La recherche déclare que le travail infantile continue à exister dans l'industrie du Pakistan, ainsi qu’en Inde et en Chine.

Pendant les 13 ans qui se sont passés depuis que l'industrie de ballons de football a signé le Traité d'Atlanta en s’engageant à rendre plus décent  ce secteur, les acteurs clefs du secteur ont connu divers rapports réguliers sur les violations des droits de l’homme qui règnent dans le cadre de la fabrication de ballons de football - y compris les marques mondiales et la FIFA -.  Il n’y a pas longtemps, en 2008, La Fair Play Alliance, formée pour la Campagne Vêtements Propres (CCC), la Confédération Syndicale Internationale (CSI) et la Fédération Internationale de Travailleurs Textiles, de Vêtements et de Cuir (FITTVC), a publié les résultats d'une recherche menée à bien en Chine, en Inde et en Thaïlande, où les travailleurs ont informé qu’ils recevaient des salaires sous le minimum légal établi, bien qu’en travaillant 12-13 heures par jour. Les travailleurs au foyer en Inde ont informé qu'ils percevaient seulement 0.35 USD environ par ballon, sans pouvoir fabriquer plus qu'entre deux et quatre ballons par jour.

« Il est inouï qu’après toutes ces années, la misère salariale et d’autres violations des droits de travail sont encore la norme au lieu de l'exception dans ce secteur », commentait Ineke Zeldenrust de la Campagne Vêtements Propres. « Au fur et à mesure que les fans du monde entier sont de plus en plus touchés  par les matchs qui s'approchent, le public espère que la FIFA et l'industrie de fabrication de ballons de football se décident  enfin à tenir leurs promesses. »

« La CSI a invité aujourd'hui la FIFA à examiner des mesures concrètes qui peuvent être prises pour rendre  le secteur plus décent. Il est scandaleux que tant de travailleurs soient l'objet d'une exploitation indigne dans un secteur que produit tellement de richesse. Nous espérons que la FIFA prenne l'initiative pour assurer un traitement juste pour ces travailleurs, » a dit Guy Ryder, Secrétaire Général de la CSI.

D'autres problèmes soulignés dans le rapport sont la discrimination de genre contre les travailleurs femmes au foyer,  celles  que reçoivent les pires salaires, en plus de vivre sous  la menace constante de perdre leur emploi pour être  enceinte ; les horaires de travail excessifs, comme c’est le cas dans une des usines chinoises, où on a découvert que les employés travaillaient jusqu'à 21 heures à jour, sans un seul jour de repos pendant un mois complet ; et le manque d'eau potable ou installations d'assistance médicale et sans même parfois des toilettes, comme il a été découvert dans les centres de couture de l'Inde.

Le rapport, en anglais, peut être téléchargé sur :
http://cleanclothes.org/documents/ILRF_soccerball_report.pdf