Parlement suisse élève pourcentage pour la coopération au développement

Source : Michèle Laubscher, Alliance Sud

L’organisation suisse Alliance Sud a salué l’augmentation à 0,5% du pourcentage du revenu national brut (RNB) disposée par le Parlement pour la coopération au développement et s’est engagée à être très vigilante pour que cela soit observé.

La décision des Chambres fédérales d’accroître la coopération au développement à 0,5% du revenu national brut (RNB) jusqu’en 2015, met un terme à des années de débat. C’est la première fois que le Parlement décide de lui-même une augmentation de l’aide. Le Conseil des Etats a joué un rôle moteur.

Au commencement de la lutte pour l’augmentation de l’aide au développement se trouve la campagne « 0,7% – ensemble contre la pauvreté ». Elle a été lancée il y a quatre ans par plus de 70 organisations d’entraide, d’environnement, de femmes, de syndicats et d’Eglises, à un moment où des coupes claires étaient fortement dans l’air. Le succès de la pétition – déposée en mai 2008 avec plus de 200’000 signatures – a fait impression.

Alliance Sud est parvenue à forger une coalition interpartite, qui sera utile pour les décisions futures de politique de développement. Cette coalition a, début 2008, cherché un compromis acceptable. A l’époque, l’aide suisse s’élevait à 0,37% et le but officiel du Conseil fédéral était 0,4%. .La coalition a opté pour 0,5% du RNB, estimant qu’un taux supérieur était politiquement irréaliste.

Le PS et les Verts, qui demandent le 0,7% dans leur programme de parti, se sont ralliés sans hésitation au compromis et ils ont aidé à jeter les bases d'une approbation définitive au parlement. Les partis bourgeois ont eu plus de peine: quelques semaines après le dépôt de la pétition, l'objectif du 0,5% a échoué au parlement à cause de l'opposition conjointe de l'UDC et du PLR. Le PDC était divisé.Le Conseil des Etats a corrigé le tir en l’acceptant avec deux tiers des voix, grâce au plaidoyer des radicaux Felix Gutzwiller et Dick Marty.

Le lobbying convaincant des œuvres d’entraide et de députés démocrates-chrétiens comme Kathrin Amacker a permis, en décembre 2008, de renverser la vapeur au Conseil national.

Il a fallu alors vaincre la résistance du Conseil fédéral qui, invoquant des considérations financières, a d’abord refusé de fournir le message et le crédit complémentaires réclamés par le Parlement.

Le Conseil des Etats a cependant tenu bon et forcé le gouvernement à s’exécuter. Il a finalement voté en décembre 2010 une première tranche de 640 millions de francs pour 2011/12. Le Conseil national l’a suivi en février 2011 par 106 voix contre 79. La bataille de l’aide au développement est cependant loin d’être terminée pour Alliance Sud et les œuvres d’entraide. Prochaine étape : le prochain crédit-cadre pour 2013-2016. Le Parlement qui sortira des urnes en octobre sera-t-il en faveur du 0,5% ? Rien n’est moins sûr.

Plus d’information : www.alliancesud.ch/fr/politique/cooperation/apd-un-long-combat-couronne-de-succes et www.alliancesud.ch/fr/politique/cooperation/50-ans-ddc