« Le droit à l’avenir est la tâche la plus urgente du présent »

Conférence de presse de
M. Roberto Bissio
(webcast en Anglais)

Les différentes mesures d’austérité prises dans le monde pour tenter d’endiguer les effets des crises économiques et financières « peuvent être abordées sous l’angle des droits de l’homme », selon Le Coordonnateur de Social Watch, M. Roberto Bissio. 

« Il est important de dire que c’est une violation des droits de l’homme que de couper des services de base lorsque des ressources existent pour l’éviter », a-t-il déclaré. M. Bissio a présenté à la presse ce vendredi 9 Décembre au Siège de l’ONU à New York, à la veille de la célébration de la Journée des droits de l’homme, le rapport 2012 de cette organisation non gouvernementale internationale consacré cette année aux droits des générations futures.

Citant une étude du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) réalisée dans 128 pays, il a affirmé que 70% de ces pays envisageaient ou étaient en train de mettre en œuvre des mesures d’austérité en vue de réduire des services qui auront un impact direct sur les enfants.  Par ailleurs, un quart de ces pays réduisent leurs dépenses sociales à des niveaux d’avant crise, alors qu’ils ne sont pas confrontés à des difficultés de ressources fiscales.

Face à ce constat, le Coordonnateur a insisté sur le rôle joué par l’ONU.  « Les Nations Unies ont la capacité d’intégrer ces questions dans une perspective humaine, qui est la pierre angulaire de l’Organisation », a-t-il dit.

Selon lui, le temps est venu de prendre des mesures pour freiner la spéculation et « faire cesser de tels comportements criminels ».  « Tout le monde comprend la notion de pollueur-payeur lorsqu’il s’agit d’un désastre écologique, les mêmes principes doivent s’appliquer aux crises financières », a-t-il observé.

« Le droit à l’avenir est la tâche la plus urgente du présent », soulignent les auteurs du rapport, qui, se fondant sur une soixantaine études nationales rédigées par des organisations citoyennes indépendantes, estiment que « les agences de développement bilatérales et multilatérales doivent être rendues responsables de leur impact sur les droits de l’homme ».

L’organisation Social Watch est engagée dans la lutte pour éradiquer la pauvreté et ses causes, mettre fin à toute forme de discrimination et de racisme et pour assurer une répartition équitable de la richesse ainsi que le respect des droits de l’homme.

Les auteurs de l’étude dirigée par M. Bissio soulignent que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) offre la possibilité de créer des institutions qui défendent les droits des générations futures.

Les représentants de la société civile qui ont contribué à la publication de ce document appuient ainsi la recommandation visant à établir un poste de médiateur pour la justice entre les générations futures.

« L’adoption et la mise en œuvre d’une approche droits de l’homme sont essentielles si le développement durable doit devenir une réalité pour tous, en particulier les marginalisés du monde », notent, dans le premier chapitre du rapport, l’ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur le logement convenable, M. Miloon Kothari, et la Directrice associée du Réseau indien pour les droits au logement et à la terre, Mme Shivani Chaudry.

Plus d’information
Conférence de presse de M. Bissio (webcast en Anglais) : http://bit.ly/uK2NQo
Social Watch Rapport 2012: Le droit à l’avenir (en Anglais) : http://bit.ly/skL4l4

Source
Département de l’information (ONU): http://bit.ly/vjLfoA