France : la vision très critique des bénéficiaires du revenu de solidarité active

Photo : PQR/L’Alsace/Jean
Francois Frey/Maxppp

Une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) montre perplexité et désaffection des bénéficiaires concernant le volet « activité » du revenu de solidarité active (RSA). Le Secours Catholique, point focal de Social Watch en France, met l’accent sur le nécessaire décloisonnement de l’insertion sociale et de l’intégration professionnelle.

Non-perception de l’augmentation de leurs revenus par les bénéficiaires du RSA activité, complexité du calcul et manque d’explications de la part des institutions, font éprouver « une réelle difficulté à apprécier les effets de l’allocation sur les conditions de vie », note le Crédoc.

La baisse de l’allocation « quand on travaille plus » suscite l’incompréhension, alors que le système est présenté comme apportant un complément aux revenus du travail pour encourager la reprise ou l’augmentation d’activité de ses allocataires.

De même, la soustraction de la prime pour l’emploi (PPE) des sommes reçues au titre du RSA est mal perçue. La PPE, versée en une fois, « permettait de couvrir certains besoins ponctuels (vacances des enfants par exemple) qu’une allocation mensuelle ne permet pas réellement d’anticiper », constatent les auteurs de l’étude du Crédoc.

Référent introuvable

Par ailleurs, les engagements « réciproques » entre allocataires du RSA et administrations – la « contractualisation » – ne sont pas « perçus comme des outils réellement utiles », le suivi est administratif, « stéréotypé », « inutilement contraignant », le « référent unique » introuvable, etc.

« Le redéploiement des systèmes d’information des conseils généraux », responsables du RSA, et des CAF, organismes payeurs, « est en cours », rapporte pudiquement l’étude, cela alors que la RSA est entré en vigueur il y a près de trois ans…

Crise et forte hausse du nombre d’allocataires au moment de la création du RSA en ont limité les effets, nuance encore le Crédoc. Quant aux bénéficiaires, potentiels ou actuels – seulement 445 000 fin 2011 – du RSA activité, ils reconnaissent un seul « mérite » à la prestation : celui d’avoir donné de la visibilité aux travailleurs précaires, « juste reconnaissance de leur impossibilité de pouvoir vivre correctement de leur travail ».

Coordination, décloisonnement… toujours en cours

Au Secours Catholique, Jacques Lepage met l’accent sur le nécessaire rapprochement de l’insertion professionnelle et de l’insertion sociale des personnes, actuellement éclatées entre différentes administrations. Les pactes territoriaux d’insertion doivent justement « coordonner et décloisonner » » ces intervenants, mais les départements tardent à les mettre en place…

Source
Secours Catholique : http://bit.ly/IN5y5N

 


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