Suisse : Campagne Droit sans frontières va collecter les signatures jusqu’au 31 mai
Published on Thu, 2012-05-24 10:31
Des entreprises suisses violent, à l’étranger, les droits humains et les normes environnementales, sans devoir en répondre en Suisse. La campagne « Droit sans frontières », dont Alliance Sud est membre, demande au Conseil fédéral et au Parlement de créer les bases légales pour que les entreprises ayant leur siège en Suisse respectent les droits humains et l’environnement partout dans le monde. La campagne va collecter les signatures jusqu’au 31 mai. Il s’agit de déposer une demande au Conseil fédéral et au Parlement afin que les entreprises ayant un siège en Suisse, leurs filiales et leurs fournisseurs, soient tenus de respecter les droits humains et environnementaux partout dans le monde. Dans toute la Suisse, près de 92783 personnes ont jusqu’ici signé la pétition qui va être remise aux autorités à Berne le 13 juin 2012. La campagne « Droit sans Frontières », soutenue par plus de 50 organismes (associations, ONG, etcetera), représente plus d’un million de personnes engagées en Suisse. La pétition en cours est ouverte à tous, sans considération d’âge ou de nationalité. « Les multinationales contrôlent deux tiers du commerce mondial. Elles détiennent donc un énorme pouvoir qui crée une pression immense au bout de la chaîne, à savoir sur les travailleurs et l’environnement. La Suisse a une responsabilité majeure, car elle compte le plus de multinationales par habitant. » C’est ainsi que Michel Egger d’Alliance Sud explique la raison d’être de la campagne. Le coordinateur romand souligne son point de vue en citant l’exemple de communautés frappées par l’extraction minière, où des entreprises multinationales ont chassé les habitants, accaparé leurs terres et n’ont pas essayé de dialoguer avec eux une seule fois. Des bases légales sont nécessaires pour que les multinationales suisses, leurs filiales et leurs fournisseurs soient obligés de veiller à éviter les violations des droits humains et environnementaux, autant en Suisse que dans le reste du monde ; et pour que les personnes ayant subit des dommages liés aux activités des multinationales suisses, de leurs filiales et fournisseurs, puissent déposer une plainte en Suisse et exiger des dédommagements. Contrairement à ce qui se passe dans l’Union européenne, la discussion sur économie, droits humains et environnement est en Suisse encore embryonnaire, selon Alliance Sud, point focal de Social Watch. La politique s’est jusqu’ici limitée à promouvoir des mesures volontaires, refusant toute disposition contraignante pour les entreprises. Nombre d’exemples de violations des droits humains et de l’environnement montrent cependant que l’autorégulation volontaire ne suffit pas. En 2011, le Conseil des droits humains de l’ONU a adopté des Principes directeurs sur économie et droits humains. Ils établissent que les entreprises doivent respecter les droits humains et que l’Etat doit les garantir. Cela engage aussi la Suisse. L’alliance « Droit sans frontières » exige du Conseil fédéral et du Parlement des dispositions juridiques qui obligent les firmes ayant leur siège en Suisse à respecter les droits humains et les standards environnementaux partout dans le monde. Le symposium mettra en débat différents aspects du champ de tension entre politique, économie et droits humains. Droit sans frontières est une campagne de Solidar Suisse, Action de Carême, Alliance Sud, Amnesty International, Brücke - Le Pont, DB - Déclaration de Berne, E-CHANGER, Greenpeace International, Groupe de travail Suisse-Colombie, Guatemalanetz Bern, Helvetas Swiss Intercooperation, Section suisse de la Commission internationale des juristes, Multiwatch, Pain pour le prochain, Société pour les peuples menacés, Swissaid, Terre des Hommes Suisse et d'autres organisations. Alliance Sud, point focal de Social Watch en Suisse, gère le secrétariat de la campagne. Plus d’information Sources |
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