« Un repas pour notre avenir », pour un monde plus équitable
Published on Mon, 2012-09-10 08:43
Le samedi 15 septembre sur le coup de midi GMT+1 se réuniront dans plus d'une trentaine de villes du monde des femmes et des hommes en soutien aux paysans d'ici et d'ailleurs. Le centre de documentation d'Alliance Sud, point focal de Social Watch en Suisse, invite à partager sa table sur l'Esplanade de Montbenon à Lausanne. Souveraineté alimentaire, droit d'accès des populations indigènes aux ressources naturelles, le banquet « Un repas pour notre avenir » qui se tiendra simultanément à Lausanne, Genève, Sion, Paris, Londres mais aussi à Cotonou, Douala, Kinshasa ou encore à Bethléem ou Kaboul se veut solidaire avec les paysans du monde. Ce repas cherche en outre à venir en soutien à la grande marche non violente pour la justice, « Jan Satyagraha 2012 ». Cette marche a l'ambition de réunir 100'000 marcheurs, démunis et paysans sans terre, qui convergeront sur New Dehli durant le mois d'octobre afin de faire valoir leurs droits. La marche non violente débutera le 2 octobre en Inde, jour de l’anniversaire du Mahatma Gandhi. « Un repas pour notre avenir », sera composé de produits du terroir, en solidarité avec les paysans du monde entier. A Genève, épicentre communicationnel de l’événement, plus de mille convives se réuniront sur la plaine de Plainpalais. A l’origine du projet, on retrouve le genevois Michel Baumann, vice-président de la Société internationale des droits de l’homme. Lorsque Rajagopal, figure emblématique du mouvement des sans-terre en Inde, lui apprend qu’il entreprend une marche avec cent mille paysans « intouchables », Michel Baumann s’engage à l’aider: « Je vais faire ma part », il a dit à le quotidien suisse Le Courrier. Ainsi est né le projet d’un nouveau banquet mondial – il en avait déjà organisé deux en 1999 et 2000 – avec pour objectif rêvé de réunir cent mille hôtes le même jour autour du globe. A partir de là, Michel Baumann active ses contacts et diffuse l’idée. Sans vouloir tout contrôler, dans une philosophie qu’il dit avoir ramené de ses voyages en Inde : « L’objectif était alors de voir comment le message faisait son chemin dans un réseau de relations directes. Et d’ainsi avoir la certitude que l’événement démarre au bon moment et au bon endroit. » Cette communication horizontale est, pour lui, fondamentale et le renvoie à ses jeunes années d’apprentissage de laborantin au CERN, « dans un univers multiculturel, où il y a beaucoup de corps de métier ». « Là-bas, à l’époque tout du moins, tout le monde était au service du projet quand celui-ci avait du sens. » Seules les villes occidentales respecteront la règle qui leur impose de verser au moins 20% de l’argent récolté à la marche des sans-terre en Inde, tout en étant libres d’intégrer d’autres actions. Par exemple, à Genève, le Don du chœur au Cambodge, l’association Ecoles de la Terre ou un projet de Swissaid au Niger. Dans les alentours de Kaboul, quelque deux cents paysans devraient se réunir. L’occasion pour eux d’évoquer ensemble leur situation. Mais comme chaque participant à la manifestation, ils seront reliés à tous les autres, soit en visioconférence par Skype, en audioconférence, ou par téléphone. Pour Michel Baumann, c’est là que la notion de globalité prend son sens et que l’effet de groupe devient motivant. Le tout dans un esprit de discussion interconnecté, en complémentarité à certains grands sommets mondiaux, comme Rio+20. « Ces réunions sont intéressantes, mais se confinent à un cercle fermé. » La dynamique du « nous » est centrale. « C’est à nous de démontrer comment la société, que nous avons voulue ainsi, change. Ce n’est pas aux multinationales de décider de ce que nous mangeons, ni de l’eau que nous buvons. Le 15 septembre, c’est l’eau du réseau qui sera servie », affirme encore Michel Baumann. A la fin du repas, chaque personne votera sur le thème de l’année suivante. « Nous sommes tous responsables de nos actes devant une problématique globale. Et avec la technologie, nous pouvons nous réunir chaque année. Pour aller de l’avant. » Sources
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