Le Golgotha des finances globales
Published on Wed, 2008-12-03 09:47
Social Watch Les dirigeants de l'Union Européenne avaient déjà convenu le 7 novembre quatre principes pour cette réforme. Les trois premiers prévoient la réglementation et discipline nécessaires pour que les marchés financiers globaux puissent fonctionner: réglementation universelle, sans exceptions (la fin des paradis fiscaux et des banques offshore, réglementation des agences de qualification de risque), transparence des normes comptables communes qui finissent avec le secret bancaire et la dissimulation des risques, et la surveillance gouvernementale sur les grands groupes financiers, avec l’attention adéquate pour découvrir à temps des futures "bulles". Le quatrième principe européen veut conférer au Fond Monétaire International (FMI) la tâche de "prévenir les crises" et un "rôle central dans une architecture financière plus efficace", car l'institution financière serait "la légitimité et l'universalité nécessaire". Il existe un large consensus entre les analystes quant à l'origine de la crise financière et la récession conséquente de l'économie mondiale : le problème à été en avoir accordé des millions d'hypothèques aux États-Unis à ceux qui ne pouvaient pas payer, pour ensuite revendre ces papiers "ordures" aux banques et institutions financières du monde entier comme si il s’agissait des bons. Les premiers points de la proposition européenne visent à éviter ces "contagions" à l'avenir, cependant, la désignation du FMI comme agent réglementaire est une tentative grossière de promouvoir leurs propres intérêts. Depuis sa création il a été invariablement dirigé par un européen (et la Banque Mondiale par un américain) et les européens ont le 33% des voix á l'institution et, par conséquent, le pouvoir de veto, tout comme les Etats-Unis, qui a le 17%. Un expert anglais a ainsi commenté son impression d'une réunion avec les conseillers financiers du Premier Ministre Gordon Brown: "À court terme ils demandent une plus grande coordination globale dans les appuis aux pays victimes de la crise financière, mais ils refusent de reconnaître aucune responsabilité du secteur financier des États-Unis ou de la Grande-Bretagne dans la crise. Ils veulent relancer les négociations commerciales, mais ils sont contre tout mandat des Nations Unies. Ils Nous ont dit que le Premier Ministre a idées ambitieuses, pourtant ils n'ont présenté aucune et n'ont pas voulu discuter les nôtres. Ils ont dit que le Premier Ministre veut un changement durable et systémique, cependant, ils ont annoncé que les prochains sommets examineraient seulement des sujets de court terme. Très décevant ». L'architecture financière internationale se ressemble trop á l'église du Golgotha. Le Saint-Sépulcre est gardé par six églises chrétiennes (catholiques romains, orthodoxes grecs, coptes, arméniens, syriens et éthiopiens); chacune desquelles a des lieux exclusifs, et ils gèrent ensemble les lieux communs. Cela n’est pas une tâche facile. Au XIXe siècle quelqu'un a mis un escalier de bois sur une corniche à l'entrée, et l’escalier continue à sa place parce qu'il n'existe pas un accord sur qui a l’autorité pour l’enlever. Pire encore, un lieu fréquemment saturé par des milliers de pèlerins ne dispose pas de sortie d'urgence parce qu'il n'existe pas de consensus sur l'endroit où elle sera mise, et encore, un plafond est sur le point de tomber mais les travaux pour l’éviter ne peuvent pas commencer á cause des désaccords entre coptes et éthiopiens. Les représentants et représentantes qui se sont réunis à Washington feraient bien de réfléchir sur la situation précaire du Saint-Sépulcre, où il n'y a pas de sortie d'urgence et le plafond menace de tomber parce que les gardiens de chaque chapelle défendent des privilèges mesquins au lieu de s'occuper du bien commun. |
SUSCRIBE TO OUR NEWSLETTER