Social Watch présente « la voix des peuples sur la crise »

Author: 
Jana Silverman

Pour accompagner la conférence sur la crise financière et économique et son incidence sur le développement qui aura lieu à New York ce moi de juin avec des leaders de la société civile, Social Watch organise, aux côtés d’une grande coalition d’organisations et de réseaux de la société civile, « la vois des peuples sur la Crise », un évènement qui rendra manifeste les impacts humains et environnementaux de la crise et essayera de garantir que les solutions à la crise se construisent sur les principes du respect des droits humains et de la promotion de l’environnement.

Bien que certains politiques et experts des principaux média de presse allèguent qu’on commence à voir la « lumière au bout du tunnel » de l’actuelle crise économique, d’autres annalistes moins optimistes confirment que cette récession mondiale continue de s’aggraver. En effet, le département des affaires économiques et sociales de l’ONU prédit que le taux de croissance mondial par tête sera un terrible -3,4% et l’OCDE affirme que cette année le volume du commerce international se réduira probablement de 13% par rapport au niveau de 2008. Derrière ces statistiques terrifiantes, de tragiques conséquences se cachent pour les personnes, spécialement les travailleurs, les travailleuses, les petits paysans et les pauvres qui se retrouvent poussés dans des situations de vulnérabilité économique encore plus graves. En plus, ces chiffres impliquent la possibilité d’une plus grande dégradation de l’environnement déjà trop fragile. Cependant, les voix de ces victimes oubliées de la crise ont été absentes des forums où les décideurs politiques et les grands chefs d’entreprises élaborent les possibles solutions à cette récession économique mondiale. C’est pour cela que Social Watch organise, aux côtés d’une grande coalition d’organisations et de réseaux de la société civile, l’évènement « Voix des peuples sur la crise » pour rendre manifeste les réels impacts humains et environnementaux de la crise et offrir un espace pour que les militants de la société débattent sur comment créer un mouvement mondial qui garantisse que ces possibles solutions à la crise se construisent sur les principes du respect des droits humains et de la promotion de l’environnement.

La voix des peuples sur la crise réunira des militants de la société civile internationale, du réseau de Social Watch et d’autres groupes mondiaux comme la Hemispheric Social Alliance, ESCR-Net et la dans un dialogue avec des groupes nationaux et locaux pour échanger leurs expériences sur les impacts de la crise dans leurs communautés et milieux de vie respectifs et élaborer des propositions pour reprendre l’économie mondiale des mains des spéculateurs et exploiteurs qui ont conduit à la ruine l’actuel système mondial. Des militants de pays comme le Benin, le Brésil, la Bulgarie, le Salvador, le Niger et le Soudan, aux côtés de militants des groupes de base sur les droits du travail, l’environnement, les migrants et les femmes de New York et d’autres endroits des Etats-Unis présenteront leurs témoignages sur les effets de la crise pendant la Voix des peuples. Des témoignages vidéo filmés aux quatre coins du monde seront aussi projetés.

La voix des peuples, qui aura lieu, à New York ce moi-ci, juste avant la conférence sur la crise financière et économique et son incidence sur le développement de l’ONU, essayera aussi de donner plus d’importance à cette conférence cruciale au sein de la société civile locale et internationale. La conférence de l’ONU, impulsée par le président de l’Assemblée Générale Miguel D’Escoto Brockmann, est le premier forum réellement multilatéral qui réunira aussi bien les pays développés que les pays en développement. (le G-192 intègre tous les Etats membres de l’Assemblée Générale) pour chercher des solutions durables à la crise économique. On espère de cette conférence qu’elle établisse les fondements pour réformer les institutions de Bretton Woods et ainsi améliorer la place des pays en développement dans la structure de prise de décisions, augmenter la transparence et éliminer les conditionnalités qui limitent l’espace politique des nations les plus pauvres du monde. Ces demandes ont été le centre du mouvement anti-mondialisation qui est né en 1999 pendant les protestations survenues autour de la réunion de l’OMC à Seattle. Cependant, beaucoup de groupes qui intègrent ce mouvement n’ont pas considéré cette conférence comme un moment important malgré le rôle crucial que celle-ci pourrait jouer dans la restructuration de l’économie mondiale et des institutions financières internationales. La voix des peuples essayera de construire un pont ente les mouvements de militants locaux et internationaux et la conférence de l’ONU en présentant, aux militants de la ville de New York qui participeront, les points de vue des leaders de la société civile qui ont influé pour la réalisation de cette conférence, et en faisant parvenir les témoignages et conclusions de l’évènement aux délégués de la conférence officielle pour qu’ils  prennent en compte dans leurs délibérations les voix de ceux qui ont ressenti les impacts de la crise le plus intensément.

Tous les gouvernements, la société civile et la population du monde sont pris dans la pire des tempêtes de la crise économique, qui s’ajoute à d’autres crises provoquées par l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables, le déséquilibre croissant de l’environnement, les modes de production alimentaire non durables ainsi que les conflits armés qui continuent de s’abattre sur beaucoup de nations. Tant la voix des peuples sur la crise que la conférence de l’ONU seront d’importantes occasions de montrer que cette crise n’a pas seulement lieu à Wall Street ou à la City de Londres mais aussi à d’autres endroits comme au Soudan, au Salvador ou au sud du Bronx. En plus, la conférence offrira un forum où proposer des changements réels dans l’architecture financière internationale qui peuvent faire la différence dans la vie de millions de personnes que les échecs du modèle économique néolibéral ont jeté dans la pauvreté.

Pour ces raisons, Social Watch encourage tous ses membres, les organisations amies, les politiques et les représentants des institutions internationales à participer ce mois-ci aux évènements de New York où toutes les « voix des peuples » réussiront finalement à se faire entendre.  

Pour plus d’informations sur la Voix des peuples sur la crise, vous pouvez visiter :
http://www.socialwatch.org/en/noticias/noticia_352.htm (en anglais)