Alors que les négociations sur le financement du développement et les moyens de mise en œuvre des Objectifs du Développement Durable (ODD) au sein de l’ONU sont dans l’impasse, un nouveau mécanisme de financement mondial (GFF) à l’appui de chaque femme, chaque enfant va être établi en dehors de l’ONU. La création de la GFF a été initiée par la Banque Mondiale et les gouvernements du Canada, la Norvège et les Etats-Unis, et  annoncée à l’Assemblée générale des Nations Unies en Septembre 2014. Il sera officiellement lancé en Juillet 2015, lors de la troisième Conférence de financement du développement à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Le rapport "La partie immergée de l’iceberg Une évaluation critique de partenariats public-privéet leur impact sur le développement durable" (Eurodad) examine les données empiriques et théoriques sur la nature et l’impact des PPP, et il analyse l’expérience de la Tanzanie et du Pérou. Il examine de manière critique  la question de savoir si les PPP tiennent les promesses que leur prêtent leurs partisans  et il formule des recommandations destinées aux décideurs politiques.

Comment pouvons-nous faire en sorte que les entreprises – en particulier les entreprises multinationales (EMN) – contribuent réellement au développement dans les pays où elles mènent leurs activités ? Comment prévoir qu’elles se responsabilisent de leurs actions afin d’avoir un impact sur le développement ? Comment leur imposer une obligation redditionnelle quant à l’utilisation des fonds publics ? Ce sont là des questions qui peuvent sembler immédiates mais qui méritent toutefois de trouver une réponse.

Armine Yalnizyan. (Photo:
Jacques Nadeau Le Devoir)

Le gouvernement Couillard fait fausse route en croyant faire des économies sur le dos de la santé publique, estime l’économiste canadienne Armine Yalnizyan. Cette dernière critique vertement les compressions de 30 % imposées à la santé publique, allant jusqu’à dire que cela revêt des allures de censure.

«Le problème avec la santé publique, c’est que les impacts ne se mesurent pas à court terme. On peut faire des coupes aujourd’hui, mais on n’en verra pas les effets sur la santé de la population avant vingt ou trente ans. Et ça, c’est dramatique.»

L’année 2015 est une année cruciale. Le programme de développement durable pour l'après 2015 en cours d'élaboration, est fondé sur la réalité selon laquelle le modèle actuel ne fonctionne pas, compte tenu de l'aggravation des inégalités et d'avoir pousser à l'extrême les éléments essentiels à la survie de notre planète. Les pays, les peuples, ainsi que la planète de laquelle nous dépendons, méritent un autre modèle, de meilleure qualité et qui soit inclusif et durable.

L’impératif d’un changement urgent marque les négociations autour de deux axes qui se déroulent actuellement aux Nations Unies, jusqu'au mois de septembre. Le premier de ses axes  concerne le programme de développement durable pour l'après 2015 ; le second se concentre sur le financement du développement, un processus indépendant qui a été enclenché lors de la Conférence de Monterrey en 2002. Bien que les deux négociations se tiennent de manière séparée, leurs thèmes sont profondément liés et le succès de tout nouveau modèle dépend des résultats des deux. Les enjeux politiques sont importants, mais les occasions également, étant peut-être de celles qui ne se présentent qu'une fois par génération, afin de pouvoir opérer une véritable transformation.

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