Intégration du genre dans les activités: Social Watch affiche son ambition

Source: l'Araignee
Du mardi 27 au mercredi 28 avril 2010, les membres de la coordination, des groupes thématiques, des cellules locales et le personnel du réseau Social Watch Bénin ont pris part à un atelier de renforcement des capacités sur un thème spécifique. Il s’agit de l’évaluation de l’intégration du genre dans les projets et programmes du réseau. Cet atelier qui a eu lieu au siège du réseau Social Watch à Cotonou est financé par Oxfam Québec.

A l’issue des deux jours de débats et d’échange avec les responsables du cabinet ayant en charge la formation, le coordonnateur adjoint du réseau s’est prêté à nos questions. Gustave Assah a reconnu la pertinence de la formation en cela qu’elle à permis de relever des faiblesses en ce qui concerne l’intégration du genre dans les projets et programmes du réseau.

‘’24 Heures au Bénin’’ Monsieur le coordonnateur adjoint, pendant deux jours, vous avez suivi une formation sur l’intégration du genre dans les projets et programmes, de quoi a-t-il été question ? Gustave Assah : Cette formation a été une occasion de renforcer nos capacités et une opportunité pour les membres du réseau Social Watch, du secrétariat, des groupes thématiques de comprendre cet outil d’évaluation et de mesurer les capacités du réseau à intégrer l’aspect genre dans ces différents programmes et projets.

Est-ce à dire que Social Watch n’intégrait pas le genre dans ses différents programmes ?
De façon formelle non. Avant d’élaborer nos projets, nous ne nous posions pas la question de savoir si le genre y est intégré mais nous avons le réflexe car quand vous suivez la mise en œuvre de nos projets et programmes ils ne souffrent pas de la dimension genre. Par exemple au niveau du comité de coordination nous avons 6 femmes sur 15 et au niveau des postes nous avons réussi à mettre en place le dispositif de cette dimension genre juste sous l’angle homme et femme. Vu sous tous les autres angles, renforcement de capacités, évaluation des compétences, évaluation des capacités, l’engagement du personnel, l’espace du travail tout ce que nous avons appris nous a davantage renforcés et nous permet de comprendre à partir d’un outil dénommé la roue des sexes que nous pouvons facilement intégrer le genre depuis la conception de nos projets. De l’autoévaluation des capacités à l’engagement du personnel en passant par le processus d’élaboration des règles, nous avons compris qu’il y a beaucoup à faire et qu’il faut dépasser le cadre réflexe et aller directement vers la mise en place de ce dispositif qui anticipe, qui accompagne et qui permet de suivre effectivement pour que nous puissions avoir des résultats tangibles tant au niveau national qu’au niveau de chacune de nos zones et au niveau des cellules locales également. C’est vraiment un renforcement des capacités où nous avons fini par admettre l’essentiel de ce qu’il faut dans la compétence sexo spécifique de l’organisation.

Quand on parle de genre, beaucoup de personnes font allusion à la parité homme/femme. Après cette formation qu’êtes vous capable de dire à propos du genre ?
C’est vrai que pour la plupart du temps, on met l’accent sur la spécificité homme femme pour parler du genre. Nous avons réalisé en fait que c’était une erreur. Nous avons compris qu’aujourd’hui lorsqu’on veut intégrer l’outil genre dans ses activités, il est beaucoup plus question d’évaluer les compétences de l’équipe avec laquelle on travaille, il est important de mettre l’accent sur l’engagement du personnel au travail et l’espace favorable pour l’effectuer en précisant le rôle des uns et des autres dans les résultats qu’on attend. nous avons compris qu’il est important d’interpeller les projets et programmes sous l’angle homme et femme et il est possible que dans les prises de décision que l’on puisse prendre en compte cet aspect en consultant aussi bien autant les femmes que les hommes. A partir de cette formation, nous avons compris que nous étions très limités dans la vision des choses quand bien même on fait des efforts pour y parvenir. L’implication des femmes dans certaines démarches, le recrutement de plus de femmes au niveau du personnel, l’association des hommes et femmes dans la mise en œuvre tend vers l’intégration mais ce n’est pas encore tout à fait ce que nous avons appris au cours de la formation.

Qu’est-ce que Social Watch à l’ambition de faire à l’issue de la formation ?
Je crois que Social Watch vient d’avoir la compétence sexo spécifique, pour que dans la définition des tâches dans la définition des priorités, des plans d’action que nous puissions intégrer cette démarche. Un comité pilotage est déjà mis en place et est chargé de la mise en œuvre d’un plan d’action exclusivement genre. Ce comité a essentiellement des tâches que nous nous sommes imposées afin que nous puissions entrer incessamment dans la dynamique genre. L’essentiel d’abord c’est qu’on puisse se dire que nous sommes dans un mécanisme d’incitation, d’échange et de débats autour de cette question et à terme nous renforce pour de meilleurs résultats dans le cadre du contrôle citoyen de l’action publique.

Pour ‘’24 Heures au Bénin’’
Idelphonse POSSET
Journal 24 HEURES AU BENIN  04/05/10