Séminaire de Watch Social à Montevideo.

Auteur: 
Jana Silverman et Agustin Fernandez

La crise économique mondiale : Analyse et propositions depuis le local et le global

Dans un après-midi hivernal du mois de juillet à Montevideo, Social Watch avec un groupe connexe d'ONG uruguayennes ont organisé un séminaire pour examiner les effets de la crise économique et financière mondiale au niveau local et régional. Malgré le froid glacial, activistes de la société civile et étudiants de la Faculté de Sciences Sociales de l'Université de la République se sont réunis pour contribuer avec leurs avis au débat sur les mesures appropriées à prendre pour assurer que la crise ne fasse pas reculer les bénéfices sociaux obtenus pendant les dernières années par le gouvernement de centre gauche.

L’exposition inaugurale du séminaire, « les possibles sorties de crise économique mondiale : G-20 vs. G-192 », a eu la participation de Roberto Bissio de Social Watch et Alma Espino du Réseau International de Genre et Commerce. Roberto Bissio a informé aux participants sur les dernières négociations de la Conférence de Nations Unies sur la Crise Financière et Économique et son Impact sur le Développement, en soulignant l'importance de cet événement. « De nos jours, l'ONU fait partie de la discussion (sur la crise), elle ne peut plus  être effacée du débat… Cela veut dire qu'il existe maintenant un espace où tous les pays ont la possibilité réelle de négocier des sorties de crise, défendre ses intérêts et promouvoir, par exemple, la création d'une nouvelle commission d'experts capables d’apporter de nouveaux diagnostics à la crise et des possibles solutions», a déclaré Bissio. Alma Espino s'est centrée sur les impacts différenciés de la crise en Amérique Latine, en détaillant comment le commerce et les accords de protection d'investissements signés par le Mexique et les pays d'Amérique centrale ont laissé à ses économies plus vulnérables aux chocs financiers provenant des Etats-Unis, et, comme résultat, a augmenté le nombre des hommes et des femmes au chômage et sous-employés dans ces pays.

La deuxième exposition, « la crise en Uruguay : des mythes, réalités et solutions », a été modéré par Sebastián Valdomir de REDES-Amis de la Terre et l'Alliance Sociale Continentale ;  Ana Juanche de l'organisation de droits humains SERPAJ, Fernando Berasain de la  Coordinadora de Centrales Sindicales del Cono Sur (CCSCS), et Lilián Celiberti de Cotidiano Mujer, un groupe féministe local, ont aussi participés. Dans sa présentation, Fernando Berasain a analysé les mesures prises par les pays du Mercosur pour combattre la crise. « Chaque pays a essayé d'être protégé en fermant ses portes, en attendant les premiers impacts, commencent seulement maintenant à s’ouvrir á nouveau mais lentement. Nous devons admettre qu'il n’y a  pas des sorties individuelles à cette situation… On a besoin d'une plus grande coordination macro-économique et l'harmonisation des systèmes de production de nos pays, quelque chose que les chefs syndicaux nous exigent depuis plus de 20 ans ». Lilian Celiberti s'est centré sur les impacts de la crise en Uruguay, en exprimant que « en Uruguay, comme dans le reste du monde, nous pouvons voir comment la crise est utilisée pour violer les droits humains. Par exemple, les exécutifs commerciaux utilisent ici la crise comme une excuse pour compliquer les processus de négociation collective avec les syndicats, comme si les droits des travailleurs étaient valables seulement pendant les périodes de prospérité économique ».

Un point sur lequel toute les expositeurs ont été d'accord, a été la nécessité de trouver une sortie définitive à la crise, qui allège les impacts sociaux et environnementaux du cycle d’expansion et contraction inhérente au capitalisme. En des mots d'Alma Espino, « Pour la plupart d’entre nous il était difficile de parler de ce genre de choses en public pendant les années 1990, parce qu’ on nous accusait d’être radicaux, mais cette crise est une occasion de remettre ces sujets sur la table, de reconsidérer les standards de production et de consommation, de parler des principes moraux qui les soutiennent, mettre aux êtres humains dans le centre du système économique mondial, et démocratiser les processus de prise de décisions en ce qui concerne l'économie ».

Les photos de l'événement sont disponibles sur: www.flickr.com/photos/socialwatch/.