Résistance Féministe au coup d'état au Honduras

Auteur: 
Agustín Fernández et Ana María Ferrera

Le récent coup d'État a été, aussi, un coup contre les organisations sociales honduriennes. La répression du gouvernement de facto a provoqué des décès, centaines de blessés et déplacés, et la violation de droits fondamentaux de la population. Perdue le caractère institutionnel, la violence contre les femmes est en recrudescence, catalysée par la culture patriarcale qui considère le corps des femmes comme sa propriété.
Ce fut dans ce cadre que surgit Feministas en Resistencia, instance dans laquelle on agglutine des organisations de femmes qui travaillent pour défendre et faire visible les droits et les luttes des femmes avec des messages comme « Ni coups d’État ni coups aux Femmes ».

Le 28 juin dernier, l'armée hondurienne a perpétré un coup d'état contre le président élu, Manuel Zelaya Rosales, en l'envoyant à l'exile par la force et en nommant comme son successeur ou « président provisoire » à Roberto Micheletti, jusqu'à présent  président du congrès national de Honduras. Ce Coup d'état est effectué en alliance avec les partis politiques traditionnels, le secteur des entreprises, la Cours Suprême de Justice, l'église catholique et la plupart des médias entre autres.

Zelaya a gagné les élections de  2005 avec le Parti Libéral (parti traditionnel hondurien, considéré de « centre droite ») et a assumé la présidence en janvier 2006, avec un état plongé dans une vague de protestations de différents groupes sociaux. Sans arriver à appartenir au groupe des gouvernements appelés de la « nouvelle gauche » latino-americaine, Zelaya a adopté des mesures pour plaire aux réclamations des organisations sociales. Entre elles, il faut souligner l'augmentation du capital pour des projets d'investissement social et le veto à la loi qui interdisait la pilule contraceptive « du lendemain ». Ces mesures ont conduit le gouvernement de Zelaya à être entre les gouvernements avec un plus grand indice d'acceptation en Amérique latine, 50% en 2006, 61% en 2007, et 62% d'approbation en avril 2009, selon le Baromètre de Gouvernabilité Latino-américain. De la même manière que son gouvernement a gagnée l'appui des organisations sociales et l'approbation de la citoyenneté,  a gagné le rejet de l'église catholique, des politiciens qui étaient précédemment alliés, des grands secteurs de l'armée etc., ceux qui encourageraient et approuveraient le coup d'état  contre lui.

Dans les dernières semaines, la répression exercé par le gouvernement de facto a provoqué des décès, centaines de blessés et de déplacés, ainsi que la violation de droits fondamentaux de la population. Le droit à la libre circulation, à la libre expression, entre autres, surtout à la population assemblée dans la résistance populaire ont été sérieusement limités.

Dans un cadre de violence et perte presque totale du caractère institutionnel, la violence contre les femmes est en recrudescence, catalysée par la culture patriarcale qui considère le corps des femmes comme sa propriété. Des femmes de la résistance populaire et d'autres qui, par hasard, et sans participer, se sont trouvées dans des scènes de résistance, ont vécu aussi en direct la répression des corps policiers et de l'armée. Depuis le premier moment où elles ont su du coup d'état, les femmes du mouvement des femmes et des féministes ont été mobilisées contre cette action, en rejoignant  la résistance avec les secteurs populaires de tout le pays.

Dans le cadre des différentes actions de résistance apparaît Feministas en Resistencia, instance dans laquelle on réunit des organisations de femmes, féministes organisées et indépendantes entre autres. Les Feministas en Resistencia travaillent pour défendre et faire visibles les droits et les luttes des femmes. Avec des messages comme « Ni coups d’État ni coups aux Femmes » elles ont réussies à lier deux grands problèmes du pays en apportant, ainsi, à une vision plus intégrale que la problématique qu'on vit aujourd'hui.

Face à l'avance de l'impunité au Honduras la population en résistance développe diverses actions qui permettent de créer et de fortifier un cadre de base de protection des droits humains en disposant de l'appui des organisations internationales

Les Feministas en Resistencia de Honduras ont effectué et  planifié différentes actions avec les féministes en résistance du Costa Rica, Guatemala et d'autres organisations d'Amérique Centrale et d'autres pays. Cette initiative dispose la participation des différentes organisations qui composent la coalition nationale de Social Watch à Honduras, y compris le Centre d'Études de la Femme et le Centre Études et Action pour le Développement à Honduras.  Elles sont actuellement consacrés à la convocation pour la réalisation « de la Journée pour les droits humains des femmes à Honduras », laquelle sera effectué du 17 à au 21 août 2009.  Bien que les principales activités se concentrent dans la capitale de l’ Honduras, Tegucigalpa, une extension de quelques actions à d'autres villes et à des différentes zones du pays sera faite, spécialement à celles dont la répression s’est manifestée plus  brutalement.

Les principaux objectifs de ces journées sont la préparation et la documentation d'un rapport en documentant des violations aux droits humains contre les honduriennes, commises à partir du coup d'État ; la promotion d'espaces de réflexion sur la situation politique à Honduras ; et la sensibilisation de la société hondurienne sur la nécessité de prévoir et de dénoncer toute violation aux droits des femmes.  Les activités et les résultats de la Journée pourront être suivis dans la station de Radio Internationale Féministe (http://www.fire.or.cr). On pourra aussi envoyer des messages de solidarité et d’appui à observatoriovirtual@radiofeminista.net

Agustín Fernández, Secrétariat International de Social Watch et Ana Maria Ferrera, Feministas en Resistencia et Social Watch Honduras