Gestion Publique - Planète solidaire

La société civile invitée à participer à la préparation de la Conférence des Nations unies sur le développement durable qui se déroulera en juin prochain à Rio.

Vingt ans après le Sommet de Rio de 1992, la Conférence des Nations unies sur le développement durable (Cnudd), mieux connu sous le nom de « Rio +20 », aura lieu du 4 au 6 juin à Rio de Janeiro, au Brésil. Tous les dix ans, cette conférence internationale se réunit pour dresser un bilan des engagements des États en matière d'économie verte et de développement durable. Le dernier rendez-vous s'est déroulé en 2002, lors du Sommet de la Terre à Johannesburg.

D'autres réunions internationales ont eu lieu à Kyoto, Cancun et Copenhague. Toutefois, ces rendez-vous, qui donnent l'impression de se répéter, ne répondent plus aux revendications de la société civile. Selon elle, les crises économique, financière, climatique et alimentaire interpellent les États pour repenser les politiques publiques en reconsidérant les indicateurs de développement dont les Objectifs du Millénaire de 2015.
Dans ce sens, l'Espace associatif, plate-forme nationale des associations, a été invité de verser sa contribution au «Rapport Social Watch».

Ce réseau international des organisations de citoyens, engagé notamment dans la lutte contre la pauvreté et le racisme, entend donc soumettre son rapport consacré au développement durable à la prochaine réunion de la Cnudd.
Le rapport national, lui, devra refléter l'avis de la société civile sur ce qui s'est fait à l'échelle nationale en matière d'environnement et de développement durable. «La contribution de la société civile marocaine doit traiter de l'interaction entre la société, l'économie et l'environnement. Par ailleurs, il serait aussi intéressant d'inviter des jeunes pour avoir leur avis», a souligné Azedinne Akesbi, économiste.

Les participants à cette rencontre ont décidé de mettre le problème de l'eau au Maroc au cœur du plaidoyer. Pour la simple raison que des régions commencent à souffrir du stress hydrique. Le Royaume est aussi menacé par la pénurie de l'eau à l'horizon 2020. Face à cette situation, il devient urgent d'imposer une exploitation rationnelle des eaux souterraines. Selon des témoignages, sur le plateau d'El Hajeb, 340 puits ont été recensés. Sur ce même territoire, une seule personne possède 24 puits. La privatisation de la gestion de l'eau pose également des problèmes quand il s'agit pour les couches populaires de s'acquitter de leur facture d'eau. «L'eau comme l'air, ne doit pas être privatisée», a noté Mohammed Anouar El Hazziti, cadre au ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace.

Même dotée des meilleures intentions, la société civile ne peut peser sur les décisions sans des moyens d'action. «Mettre en pratique la bonne gouvernance nécessite de donner aux associations les moyens de contrôle et d'évaluation des politiques publiques», a souligné El Hassan Saouty, président de l'Association des ingénieurs en génie atomique du Maroc.

Lors du Sommet de la Terre de Johannesburg en 2002, le Maroc s'est engagé à présenter sa Stratégie nationale de développement durable (SNDD) avant 2005. Mais depuis cette date, un changement de cap s'est opéré. «Concernant la SNDD, il faut se rapporter au rapport de l'opérationnalisation de la charte verte, qui détaille le processus d'élaboration de la stratégie de protection de l'environnement et la Stratégie nationale du développent durable», a indiqué une source proche de ce dossier au secrétariat d'État à l'Eau et à l'Environnement (SEEE).

Le Rapport sur l'opérationnalisation de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable, présenté en février dernier, lors de la 7e session du Conseil national de l'environnement (CNE), indique que la charte «verte» sera mise en œuvre via un Système de protection durable de l'environnement (SPDE), présenté sous forme de propositions concrètes et opérationnelles selon trois échéances : 2015, 2020 et 2030.

Social Watch Maroc
Les origines de Social Watch (SW) Maroc remontent à 1996, quand l'Espace associatif (EA), un groupement d'organisations locales de la société civile et d'acteurs des droits humains, a été créé comme une plate-forme pour contribuer aux processus de développement démocratique du pays. L'EA a rapidement uni des forces avec le Réseau arabe d'ONG pour le développement (ANND), qui a son siège au Liban, pour établir des liens avec d'autres réseaux de la société civile afin de promouvoir les droits économiques, sociaux et culturels dans la région.
Pour sa part, ANND, qui a intégré le réseau de Social Watch (SW) dès le début, à la suite du Sommet mondial sur le développement social de 1995, a encouragé l'EA à assumer la direction de la création d'une coalition nationale de SW au Maroc. En 2001, l'EA et ses organisations affiliées ont commencé à faire partie du réseau global de SW, en contribuant pour la première fois avec un rapport national au Rapport SW mondial de cette même année.
Depuis lors, la coalition marocaine a continué à travailler et a apporté sa contribution aux débats nationaux et internationaux sur les droits du genre et la réduction de la pauvreté.


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