Assah Gustave à propos du 6ème forum mondial de l’eau: "Social Watch invite les gouvernants à prendre leurs responsabilités"

Écrit par Quotidien Le Matin

Le forum mondial de l’eau est un événement international qui se tient tous les trois ans et qui aborde les questions relatives à l’eau. Quant au forum national, elle s’inscrit dans une initiative régionale dénommée « A l’Eau l’Afrique, à l’Eau le monde ». L’initiative, labellisée par le Comité international de pilotage du 6èmeForum Mondial de l’Eau, est portée par le Secrétariat international de l’eau (SIE) et l’ONG internationale Eau Vive. Elle vise à assurer une bonne préparation et une participation structurée de l’Afrique de l’Ouest au 6ème Forum Mondial de l’Eau (FME). Dans ce cadre, six pays de la sous-région ont été ciblés : le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Sur cet ensemble, seul le Bénin doit encore organiser son Forum national. Sur la question, le coordonnateur du réseau Social Watch s’est prononcé. Dans cette interview, il invite le gouvernement à prendre ses responsabilités pour l’organisation du forum national de l’eau afin que le Bénin puisse verser ses recommandations en termes de plaidoyer à la plateforme régionale pour sa meilleure participation à la rencontre mondiale.

Journal : C’est quoi le forum mondial de l’eau et de quoi s’agit-il exactement ?

Gustave ASSAH : Le forum mondial de l’eau est une initiative du Conseil mondial de l’eau créée en 1996. Le forum mondial de l’eau est une plateforme multi-acteurs institutionnels provenant de plus de cinquante pays. Et pour aller à ce forum, un mandat est donné à chaque nation d’organiser un forum national afin de recueillir les points de vue des différents acteurs intervenant dans le secteur de l’eau afin de dégager les recommandations. Ces recommandations sont ensuite transmises à la plateforme régionale pour que les préoccupations du Bénin puissent être évoquées au forum mondial. Cela veut dire qu’un pays à lui seul n’a pas la possibilité de prendre la parole si ce n’est que par la plateforme régionale. Mais nous constatons que le Bénin tarde à emboîter le pas autres pays par l’organisation de son forum national. Face à cette situation et conformément à notre de rôle de veille citoyenne, nous attirons l’attention de tous les acteurs sur la nécessité de nous mobiliser, à l’instar des autres pays, pour organiser notre forum et avoir nos priorités d’actions à défendre en consortium au cours du Forum Mondial de l’Eau qui se tiendra à Marseille en mars 2012. Nous insistons sur le fait que la défense de nos priorités au niveau du Forum mondial devra se faire en consortium. En réalité, le forum national est un cadre d’échanges et de sensibilisation de tous les acteurs et bénéficiaires de l’eau et de l’assainissement. De ce creuset, sortiront une analyse-multi acteurs du secteur et une définition des priorités d’actions à défendre en consortium au cours du Forum mondial de l’eau à Marseille en mars 2012.

Quels sont les acteurs concernés par cette initiative à laquelle vous tenez si tant ?

Le problème n’est pas que la société civile s’accroche à l’organisation du forum national de l’eau, mais nous tenons au respect des engagements internationaux. Et ceci engage notre pays. Par conséquent, le Forum national, tout comme le Forum mondial, est un important espace de dialogue entre les différentes parties prenantes et les autres groupes d’acteurs du secteur de l’eau à savoir, Etat/ministères sectoriels , collectivités locales , usagers , organisations de la société civile (ONG, associations), secteur privé, partenaires techniques et financiers , médias , artistes et personnalités de culture. Il permet de porter la question de l’eau auprès du grand public et de la Communauté internationale pour les besoins de sensibilisation et de conscientisation sur la dimension multisectorielle de l’eau. Vous comprenez alors pourquoi cette rencontre nationale s’avère très importante. Elle servira à baliser le chemin pour la participation du Bénin à la rencontre de Marseille de mars 2012.

Quel est l’intérêt pour le Bénin de participer à la rencontre ?

Marseille est une vitrine importante où les pays s’efforceront de mettre en avant leurs atouts mais aussi leurs priorités nationales. Le Bénin gagne à mieux se faire entendre et à mieux se positionner parmi les pays pilotes où les initiatives de mise en œuvre des recommandations du Forum mondial de l’eau s’appliqueront. Dans un contexte où le financement du secteur de l’eau baisse au regard de la faiblesse de consommation des ressources mises à la disposition de notre pays, l’organisation d’un dialogue multi-acteurs assorti d’une dimension culturelle contribuerait à une meilleure préparation au Forum mondial de Marseille duquel un financement accru du secteur et une plus grande responsabilité des acteurs sont à espérer.

Si le Bénin organise son Forum national de l’eau comme recommandé par les organisateurs du Forum mondial de l’eau qui ont mis en place des fenêtres précises, ses priorités d’actions ont des chances d’être défendues. En dehors de ce cadre bien défini dans lequel depuis avril 2011, les différents acteurs sont en train de se mobiliser, puisqu’il s’agit d’une méthode proposée par étapes, le Bénin ne pourra se faire entendre. Souvenons-nous que l’appui soutenu de certains partenaires pour le développement du secteur de l’eau potable et de l’assainissement est le fruit de la bonne préparation et d’une participation active du Benin au 2ème Forum Mondial de l’Eau de La Hayes (Pays Bas) en 2000. Si le Bénin entend être au rendez-vous des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en l’occurrence le numéro sept qui se rapporte à l’eau, il est primordial pour le Bénin que les autorités réagissent rapidement sur la situation. Dans le cas contraire, le Bénin se retrouverait sur une pente glissante vis-à-vis des partenaires techniques et financiers.

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