La société civile appelle la Ligue des États arabes à ne pas quitter la Syrie
Published on Thu, 2011-05-19 07:38
Une centaine d’organisations de la société civile de 17 pays arabes ont condamné dimanche dernier, dans une lettre ouverte à la Ligue arabe, le meurtre de plus de 800 manifestants pacifiques et l’arrestation de 9.000 autres dans 16 villes syriennes depuis le 15 mars. Ils ont également demandé à la Ligue de faire preuve d’une direction cohérente vis-à-vis de la Syrie. Voici le texte de la lettre ouverte: Ne pas ignorer la répression continue contre les manifestants en Syrie Lettre ouverte des organisations arabes de la société civile à Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue des États arabes aux ministres des Affaires étrangères et aux chefs des délégations des États membres Les 100 organisations de la société civile soussignées, provenant de 17 pays de tout le monde arabe, tenons à remercier la déclaration de la Ligue des États arabes du 25 avril 2011 qui appuie fermement les demandes en faveur de la liberté et de la démocratie et condamne l’usage de la force violente contre les manifestants qui réclament leurs droits. Le "Printemps arabe" en Égypte et en Tunisie a démontré au monde que la clameur au nom des libertés fondamentales et de la démocratie ne peut plus être réduite au silence au moyen des balles. Cependant, les leaders arabes de Syrie, de Bahrein et du Yémen continuent à répondre aux demandes de reforme par le biais de la force brute et aux armes contre les civils désarmés. Notre crainte est de voir la crédibilité de la Ligue et la force de direction dont elle a fait preuve à d’autres occasions, endommagées irrémédiablement à moins qu’elle ne condamne la violence et n’exige de mettre fin rapidement à celle-ci, où qu’elle se produise. Depuis le 15 mars 2011, plus de 800 manifestants pacifiques ont été assassinés et 9000 ont été arrêtés dans 16 villes de Syrie. Le manque d’eau courant et d’électricité dans des villes telles que Derra et Homs a laissé des civils innocents, dont de nombreuses femmes et enfants, privés de services de base essentiels. La situation humanitaire devient pire chaque jour. À mesure que la souffrance augmente, le blocage des communications, imposé depuis le 22 avril, continue à empêcher le peuple syrien de réclamer de l’aide. Vendredi 29 avril, le Conseil de Sécurité des Nations Unies à Genève a émis une résolution condamnant explicitement l’usage de la force létale contre les manifestants et a demandé au Bureau du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme d’envoyer dans l’immédiat une mission pour faire une enquête sur toutes les violations des normes des droits humains commises. Et ce, afin d’éviter l’impunité et de garantir une pleine reddition de comptes de la part du régime syrien. Cependant, un peu plus d’une semaine après les rapports, l’usage de la force militaire et de l’artillerie contre des civils, les punitions collectives ainsi que les arrestations arbitraires en grand nombre et les détentions, continuent à se produire en Syrie.
Nous saluons la position de la Ligue d’éviter des atrocités massives en Lybie. Maintenant, nous l’appelons à faire preuve d’une direction cohérente en ce qui concerne la situation en Syrie. Les États membres des Nations Unies du monde entier ont bien précisé que la situation en Syrie est inacceptable. Nous appelons la Ligue des États arabes à éviter de demeurer isolée dans son silence. En outre, dans un esprit de solidarité avec la situation difficile traversée par le peuple syrien pour obtenir ses droits humains fondamentaux et la liberté, nous avons appelé la Commission Ministérielle à envoyer un signal fort aux dirigeants syriens afin de : -Condamner l’usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques en Syrie. -Agir conformément aux articles (8, 14, 18 et 36) de la Charte arabe des droits de l’homme, selon lesquels les gouvernements arabes doivent s’assurer que la responsabilité concernant la protection des civiles en Syrie soit soutenue, contre tout autre intérêt politique. -Demander aux autorités syriennes de respecter le droit international humanitaire et les normes de droits humains, y compris le respect de la liberté d’association et d’expression et l’assistance humanitaire. - Demander aux autorités syriennes de lever immédiatement le blocage de la communication et de mettre fin à l’interdiction faite aux journalistes d’entrer en Syrie. -En dernier, la Ligue doit appuyer le travail et les conclusions de la mission internationale de la Recherche sur la Syrie autorisée par la Résolution du Conseil aux droits de l’Homme de l’ONU A/HRC/RES/S-16/1. Les états arabes ne se sont pas montrés passifs lorsqu’ils ont été confrontés par les aspirations légitimes et la souffrance des peuples en Tunisie, en Egypte et en Lybie. Maintenant il revient aux gouvernements arabes de montrer que cette région est capable de protéger sa propre population civile à une époque où le besoin se fait ressentir intensément, sans hypocrisie ni double morale. Le regard du monde entier s’est posé sur nous et c’est l’histoire qui jugera l’humanité de cette région selon notre réaction face aux événements survenus en Syrie et dans d’autres lieux. Nous exhortons à laisser une trace du sentiment de fierté éprouvé par nous-mêmes et par nos enfants. Comme toujours, nous croyons que la Ligue des États arabes joue un rôle essentiel et fondamental et nous appelons la Ligue des États arabes à faire preuve d’une direction permanente et édifiante en ce moment, qui est crucial. Cordialement, • Institut du Caire pour les études des droits de l’homme, Égypte • Initiative égyptienne pour les droits personnels • Programme árabe d’Activistes des droits de l’homme, Égypte • Centre Ani pour les droits de l’homme et du développement, Égypte • Fondation égyptienne pour les droits des réfugiés • Réseau arabe pour l’information sur les droits de l’homme, Égypte • Institut andalou pour les études sur la Tolérance et la Non-violence, Égypte • Fondation arabe pour la société civile et le soutien aux droits de l’homme • Association égyptienne pour la promotion de la participation communautaire • Association pour la liberté de pensé et d’expression, Égypte • Fondation égyptienne pour le progrès des conditions de l’enfance, Égypte • Centre de droit Hisham Mubarak, Égypte • Centro Damasque d’études sur les droits de l’homme, Syrie • Organisation national pour les droits humains, Syrie • Comité arabe pour la liberté d’expression, Syrie • Fondation Haitham Maleh pour la défense des activistes des droits humains de Syrie, Syrie • Société Droits de l’homme en premier, Arabie Saoudite • Société de jeunes de Bahrein pour les droits de l’homme, Bahrein • Société de jeunes pour les droits de l’homme, Bahrein • Centre de Bahrein pour les droits de l’homme, Bahrein • Forum social démocrate, Yémen • Organisation du Yémen pour la défense des droits et des libertés démocratiques • Droits de l’homme et Centre pour la Démocratie de Médias, Palestine • Organisation palestinienne de droits de l’homme • Association pour le développement de Soudan, Soudan • Centre Al Khatim pour l’Illumination et le développement de l’homme, Soudan • Organisation pour le développement social de Soudan • Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme • Mouvement permanent pour la paix (comprend 20 organisations membre), Liban • Organisation palestinienne pour les droits de l’homme, Liban • Association iraquienne pour les droits de l’homme au Danemark • Association mauritanienne pour les droits de l’homme • Société du Kuwait pour les droits de l’homme • Coalition arabe pour Darfur • Réseau arabe des moyens de communication sur la crise (Arab Media Crisis Network [comprend 20 membres]) – Régional |