Forum Permanent sur les Thèmes Indigènes : la voix de la Mère Terre

Taíno native Roberto Múcaro Borrero
leads the session in New York.
(Evan Schneider/UN Photo)

Sources: IPS, The Financial

Le 23 mai a été inaugurée, à l'occasion de la 10eme réunion du Forum Permanent sur les matières Indigènes, la première initiative mondiale interinstitutionnelle de l’ONU pour promouvoir et protéger les droits des peuples indigènes. L'initiative de l'Alliance de l'ONU pour les Peuples Indigènes (UNIPP, par ses sigles en anglais) est un compromis avec la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Indigènes et exige sa pleine réalisation à travers la mobilisation de la coopération financière et l'assistance technique.

Le Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-moon, en même temps qu'il donnait la bienvenue à l'initiative, a demandé expressément à tous les pays « à soutenir cette nouvelle initiative pour que celle-ci réussit à développer tout son potentiel pour transformer les principes de la Déclaration en réalité. » Ban Ki-moon a indiqué que « les peuples indigènes ont souffert des siècles d'oppression et continuent à perdre, à un rythme alarmant, ses terres, ses langues et ses ressources. » « Malgré ces obstacles », il a ajouté, « les peuples indigènes effectuent une contribution énorme à notre monde, même à travers leur relation spirituelle propre avec la terre. En aidant les peuples indigènes à récupérer ses droits, nous allons aussi protéger notre environnement que nous partageons pour le bénéfice de tous.» 

L'objectif de l'UNIPP est de garantir les droits des peuples indigènes, de fortifier ses institutions et sa capacité pour qu’ils participent pleinement des processus de gouvernance et des politiques tant au niveau local comme national, y compris la prévention de conflits en ce qui concerne les terres ancestrales et l'utilisation des ressources naturelles. Plusieurs Communautés indigènes sont témoin de l'exploitation de ces terres et des ressources par les industries extractives - dans beaucoup de cas sans prendre en considération ses droits.

Pour sa part, Marcos Terena, un leader proéminent des peuples indigènes du Brésil, a montré du scepticisme. « Les nations doivent offrir un peu plus que des hommages verbaux à l'idée des droits indigènes si ces dernières souhaitent aborder sérieusement des problèmes comme la perte d'espèces et le changement climatique », il a indiqué. « Les nations présentent des très bonnes études et de l'information, mais pas pour nous », a ajouté Terena. « Ils parlent à Sao Paulo, New York, et à la Banque Mondiale, pas à nous (...), ses idées ne se centrent que combien ils veulent de leurs rivières et de l'air. »

Du point de vue de Terena, la transition à ce qu’on appelle « économie verte » ne fonctionnera pas tant que l'humanité ne respecte pas les droits de la Mère Terre. « Les significations de l'économie verte sont différentes pour nous de ce que provient de l'homme blanc », a indiqué.

« J'espère que l'ONU comprenne et écoute aux peuples indigènes, et non seulement qu’elle produise des documents », il a indiqué sur la session du Programme pour l'Environnement d'ONU dans la réunion du forum. « Le document n'est pas bien. Il est bureaucratie. Il n'est pas bien pour les hommes, femmes et enfants indigènes. J'espère que l'ONU dans le futur puisse comprendre la voix de la Mère Terre. »

Ses avis ont été partagés par de nombreux délégués du forum, qui conclut le 27 mai. Ainsi, Victoria Tauli-Corpuz, qui a dirigé le Forum de l'ONU sur les thèmes Indigènes pendant cinq ans, a souligné que la majorité des gouvernements manquent encore de la volonté politique nécessaire pour faire accomplir les droits des peuples indigènes. « Ils résistent encore aux mouvements indigènes », a indiqué Tauli-Corpuz à IPS. « Mais ils doivent comprendre qu'il est dans son propre intérêt de soutenir les droits des peuples originaires ». C’est l’heure que les anciennes puissances coloniales apprennent des peuples indigènes du au fait que elles vivent très proches de la nature et respectent les lois de la nature. » 

Le savoir traditionnel des peuples indigènes a été largement reconnu comme vital pour la conservation et pour effectuer les efforts nécessaires pour combattre le changement climatique. Toutefois, les états qui ont signé les traités sur le changement climatique et la bio-diversité ne prennent pas de mesures pour promouvoir la connaissance indigène un tiers des 370 millions d'indigènes qui habitent le monde sont condamnés à vivre dans la pauvreté dans 70 pays du monde. Les estimations de la Banque Mondiale leur accordent un contingent dans la pauvreté mondiale de 60 pourcent.

La Déclaration sur les Droits des Peuples Indigènes a été adoptée par l'Assemblée Générale de l'ONU de 2007. Depuis lors, les Communautés indigènes du monde se sont plaintes des abus de leurs droits à des mains des autorités étatiques, ainsi qu’a des entreprises privées.

Dans beaucoup de cas, les indigènes activistes souffrent aussi de mauvais traitements des forces de l'ordre, tandis qu'ils résistent à l'occupation illégale de leurs terres par des entreprises qui opèrent dans l'industrie minière, la coupe forestière et l'exploitation pétrolière.

La 10eme réunion du Forum conclura à la fin de la semaine prochaine.