Opération terrain propre chez les Roms de Marseille

Photo: Nathalie Crubézy/Collectif à vif

Source: François Tcherkessoff, pour le Secours Catholique, avec information sur AFP

Le Secours Catholique, un des points focaux de Social Watch en France, et plusieurs autres associations ont aidé mercredi 8 juin une centaine de Roms installés sur un terrain du nord de Marseille, à le débarrasser des déchets accumulés depuis huit mois.

Le collectif associatif de Solidarité et d’accompagnement des familles Roms de Marseille a loué deux bennes de 10 m3 qui ont été remplies en l’espace de six heures de travail des Roms, aidés d’une quinzaine de bénévoles. Les deux conteneurs ont ensuite été évacués par des entreprises spécialisées, aux frais des associations.

« Les familles sont sur ce terrain de 500 m3, confiné, depuis huit mois et leurs déchets s’accumulent faute d’être ramassés par les services de la ville. C’est devenu une vraie décharge », témoigne Étienne Noël, animateur au Secours Catholique.

Risques sanitaires

Par leur action spectaculaire, les associations attirent l’attention des autorités sur les risques sanitaires encourus notamment pas les enfants. Mais la municipalité et la communauté urbaine Marseille Provence Métropole craindraient semble-t-il d’installer les Roms dans la durée en organisant un ramassage des ordures.

La ville a pourtant mis une fois deux bennes de 4 m3 à disposition mais celles-ci se sont avérées très insuffisantes. Les associations ont entrepris une action auprès de la communauté urbaine pour qu’elle assure un ramassage adapté.

Pas d’expulsion

« De toutes façons les Roms de Plombières ne peuvent pas être expulsés tant que le propriétaire du terrain s’abstient d’en faire la demande », assure Étienne Noël, du Secours Catholique. Ce qui permet à l’association d’accompagner 6 familles – environ 24 personnes - dans la durée.

Plus largement, le collectif d’associations caritatives demande à la ville de Marseille des terrains d’accueil pour les 3000 Roms qui vivent sur son territoire. Cette solution paraît préférable aux squats et aux campements sauvages exposés à des expulsions répétitives. Les riverains en subissent les conséquences avec les Roms.

Pas de solution définitive

Rien n’assure que les déchets qui vont être produits à partir de maintenant vont être régulièrement ramassés. Dans l’immédiat, les associations complètent leur action de nettoyage par l’achat de bâches, très demandées par les Roms pour se protéger des pluies torrentielles qui arrosent la Provence et la Côte d’Azur. Ce qui ne dispense pas les habitants du campement de s’approvisionner à une borne d’incendie, seul point d’eau accessible. Les pompiers prêtent leur clef.

Le pape reconnaît la minorité tzigane

En Italie, le pape Benoît XVI soutient de son côté les communautés tzigane et rom en recevant samedi 10 juin 1400 pélerins appartenant à la grande famille des gens du voyage. C’est une première historique, apprend-on auprès du Saint-Siège. « Cela est hautement significatif […] parce que cela témoigne que l’Église veut que les tziganes soient reconnus comme minorité européenne, avec leurs droits et leurs devoirs […], à un moment où tant de phénomènes d’antagonismes (anti-Roms) se répandent dans de nombreux pays européens, a déclaré le sous-secrétaire du Conseil pontifical, le père Gabrielle Bentoglio.

 

 


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