France : Les associations demandent des moyens pour l’hébergement d’urgence

Source: Clémence Richard (Secours Catholique)

Une trentaine de départements français se sont mis en grève mardi 2 août pour protester contre le manque de moyens pour l’hérbergement d’urgence. À Paris, une centaine de militants associatifs, dont certains du Secours Catholique, ont manifesté.

Une trentaine de départements se sont mis en grève mardi 2 août pour protester contre le manque de moyens pour l’hérbergement d’urgence. À Paris, une centaine de militants associatifs, dont certains du Secours Catholique, ont manifesté.

Deux semaines après la démission du président du Samu social, Xavier Emmanuelli, considérant que la situation « n’est plus gérable », des professionnels de l’urgence sociale ont appelé à la grève et à manifester contre les restrictions budgétaires prises par l’État en mai dernier en matière d’hébergement.

À l’origine du mouvement de protestation, la Coordination nationale des professionnels de l’urgence sociale. Cet appel a été soutenu par la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars), dont est membre le Secours Catholique.

Square Boucicaut, dans le 7e arrondissement de Paris, à quelques centaines de mètres du Ministère du Logement, plus d’une centaine de manifestants tançaient le gouvernement, mardi 2 août, à la mi-journée.

La crise s’aggrave

Places d’hébergement supprimées, Samu social et 115 saturés, familles réfugiées aux urgences des hôpitaux, etc. La crise s’aggrave, selon les associations. « Les budgets de 2011 ont déjà été amputés de 41 millions d’euros. 4 500 places en hôtel doivent être supprimées, en principe pour être remplacées par des places de logements. Comment croire que cette nouvelle promesse ne restera pas, une fois de plus, lettre morte ? demande Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement. La crise du logement est à son apogée. Le Dal est même obligé d’héberger des familles à la rue dans ses propres bureaux ! » Depuis le 16 juillet, une dizaine de familles occupent les locaux de l’association. Parmi eux, quinze enfants.

« J’ai appelé le 115 des dizaines de fois, sans résultat, raconte Choucha Ben, mère de deux enfants, et hébergée au Dal. Seule pour élever son fils âgé de 1 an et demi et sa fille de deux ans et demi, cette jeune mère ne rêve que d’accéder à un logement et de retrouver son emploi d’assistante maternelle. « Je n’ai pas trouvé de place en crèche pour mes enfants, j’ai donc été obligée de prendre un congé parental. Depuis juin 2009, je vis chez ma sœur mais celle-ci m’a demandé de partir en juillet dernier. Depuis, j’attends une réponse pour notre hébergement », explique-t-elle. Une attente interminable pour cette mère seule.

Une alerte depuis un an

« Les délégations du Secours Catholique nous alertent depuis un an sur le nombre accru de familles qui sortent de nos accueils de jours sans solution d’hébergement », explique Charlotte Niewiadomski, responsable du département “De la rue au logement”, au Secours Catholique.

L’association des cités du Secours Catholique (ACSC), qui assure l’hébergement, l’accompagnement et l’insertion de personnes en situation d’exclusion dans 16 établissements, est, elle aussi affectée par ces restrictions budgétaires. « Toutefois, nos établissements peuvent résister aux coupes budgétaires de l’État, grâce à nos donateurs. Mais pour de nombreux centres, qui dépendent des subventions de l’État, ces mesures signifient la fermeture assurée », s’inquiète Charlotte Niewiadomski.

L’État doit prendre ses responsabilités

Cette année, le Secours Catholique a demandé à ses délégations de ne pas s’engager dans le Plan Hiver, comme elles le font d’habitude en ouvrant leurs centres de jour aux personnes sans domicile. « Nous voulons résister au désengagement de l’État et l’obliger à prendre ses responsabilités ! »

Le mouvement de grève des travailleurs du Samu Social a été suivi dans une trentaine de départements, notamment à Lille, Strasbourg, Lyon, Rennes, Saint- Brieuc, Nantes...

Les associations espèrent, grâce à ces manifestations, que le Premier ministre leur accordera un rendez-vous à la rentrée scolaire afin d’obtenir un réajustement du budget.