La richesse économique n’assure pas le bien-être humain

Proteste dans Wall Street la
semaine passée.
(Photo : Matt McDermott/Flickr)

Loin d’améliorer la qualité de vie de la population mondiale, l’augmentation du commerce et du revenu par personne n’ont pas eu de résultats quant à la réduction de la pauvreté, selon la mesure la plus récente de l’Index de Capacités Basiques (ICB) publié par Social Watch, un réseau international d’organisations de la société civile.

L’index a été présenté le 14 août aux Pays-Bas, quelques jours avant les journées mondiales contre la pauvreté et la faim. Le 16 octobre on commémore la création de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le 17 c’est la Journée Internationale pour l’Eradication de la Pauvreté.

À l’échelle planétaire, l’échange commercial et le revenu par habitant ont augmenté plus rapidement au cours de la première décennie du XXIème siècle, mais les progrès contre la pauvreté se sont ralentis. Les exportations mondiales se sont multipliées presque par cinq entre 1990 et 2010, un laps de temps au cours duquel le revenu moyen par habitant a plus que doublé passant de 4.079 à 9.116 dollars. En revanche, la moyenne de l’ICB a augmenté uniquement de 10% au cours de ces 20 années.

Performance macroéconomique et bien-être humain ne vont pas de pair, a conclu Roberto Bissio, coordinateur de Social Watch.

Le Tchad, La Sierra Leone, Le Niger, La Somalie et la Guinée Bissau : voilà des pays où la situation sociale est plus que critique. L’Afghanistan était le pays le moins bien placé il y a 10 ans, mais il n’y a pas de statistiques fiables pour calculer son ICB en 2011.

Les pays qui occupent cette année les premières positions dans la liste classée selon l’ICB sont : le Japon, la Norvège, les Pays-Bas, la Suisse et l’Islande. Ceux qui sont le moins bien placés sont : le Tchad, la Sierra Leone, le Niger, la Somalie et la Guinée Bissau.

L’index « révèle que toute la première décennie du XXIème siècle a été une décennie perdue dans la lutte contre la pauvreté, malgré l’excellente performance des économies émergentes », a affirmé Bissio.

Le fossé qui sépare le lent progrès dans la lutte contre la pauvreté de la croissance rapide du commerce mondial et du revenu par personne s’explique « par la distribution inégale des bénéfices de la prospérité économique », a ajouté Bissio.

L’index de Social Watch est basé sur des indicateurs clés qui mesurent des aspects clés pour la survie et la dignité humaines : la mortalité infantile d’enfants –filles et garçons- âgés de moins de cinq ans, la santé reproductive (mesurée par la proportion d’accouchements assistés par du personnel formé) et l’éducation primaire (taux d’écolage, proportion de garçons et de filles qui atteignent la cinquième année d’étude et l’alphabétisation d’adultes).

Les chiffres disponibles ne permettent pas d’évaluer l’impact total de la crise survenue en 2008, car les indicateurs sociaux sont compilés et publiés plus lentement que ceux qui sont économiques. Cependant, des organisations faisant partie du réseau Social Watch ont déjà constaté dans leurs pays respectifs que les secteurs les plus vulnérables de la population mondiale sont ceux qui supportent la charge la plus lourde de la crise.

Avant la crise, le revenu brut augmentait de manière accélérée, mais les progrès au niveau de l’éducation, de la santé et de l’alimentation étaient très lents. Si les pays industrialisés entrent dans une période prolongée de stagnation ou de récession, la situation pour les secteurs les plus démunis de la population mondiale ne peut que s’aggraver.

 Liens a plus d'information (en anglais)

Indice des Capacités de Base 2011 (en pdf)
Indice des Capacités de Base 2011 (en xls)
Evolution de l’ICB de 1990 à 2011: chaque fois plus lent
Une décennie perdue

Voir  l’ICB dans une carte interactive