La société européenne préoccupée par le développement soutenable en pleine crise

"Indignados" à Barcelona.
(Photo: Calafellvalo/Flickr/
Creative Commons)

Les organisations de la société civile européenne étaient déjà consacrées à la question du développement soutenable avant encore de la manifestation des crises économiques, environnementales et sociales en cours. Sa préoccupation a frappé toute la société de différentes manières, depuis une pression croissante sur les gouvernements, manifestations massives et referendums, selon le Rapport de Social Watch 2012, qui sera présenté cette semaine à New York.

Cette tendance coïncide avec des appels à changer le paradigme prédominant sur le développement des nations, basé sur la richesse économique, par un autre prenant en considération la qualité de vie de la population, l'équité et la protection de l'atmosphère, minées par les mesures de retenue fiscale prises par les autorités européennes.

Ce changement naissant dans la façon de penser devrait encourager les gouvernements et les institutions régionales et internationales a concevoir des nouveaux indicateurs de développement qui vont au-delà du produit interne brut, indique l'étude de Social Watch, soutenue dans 66 rapports nationaux à charge d'organisations qui luttent contre la pauvreté, leurs causes et contre toute forme de discrimination, ainsi que pour l'équité et les droits de l’homme.

« Les questions que les indignados posent doivent être prises au sérieux et changer le discours de l'Union Européenne (UE) », signale un chapitre du rapport rédigé par Mirjam van Reisen, présidente de Responsabilité Sociale Internationale de l'Université de Tilburg, Simon Stocker et Georgina Carr, tous les deux d'Eurostep. « Le développement a besoin d'être mené à bien pour et par les personnes ; les droits de l’homme doivent être placés dans le centre de toute stratégie de développement. Les conditions de vie et le bien-être général doivent être améliorés de manière soutenable », ils ont ajouté.

Quelques extraits des apports nationaux au Rapport de Social Watch 2012 relatifs aux nouvelles tendances de la société européenne en ce qui concerne le développement soutenable se reproduisent ci-dessous.

Allemagne : De grands espoirs, des résultats limités

Le développement soutenable semble  être largement accepté en Allemagne. Toutefois, des retards intentionnels et des résistances persistent. Le changement climatique n'est pas adéquatement abordé et les sources renouvelables d'énergie dépendent encore de la subvention du gouvernement et des consommateurs.. L'article qui considérait des compensations économiques pour les pays touchés par le changement climatique a été éliminé du projet de budget pour 2011. Tandis que, l'infraction entre riches et pauvres ne cesse pas de croître et les politiques sociales  ne sont pas mises en œuvre correctement.

La décision du Parlement de prolonger la vie opérationnelle des centrales nucléaires, prise à la fin d'octobre 2010, a marqué une coupure radicale avec la politique énergétique précédente et  a été mis en oeuvre sans une solution en vue pour le stockage final des résidus nucléaires et bien que la majorité des allemands se soient systématiquement opposés à ces centrales pendant des décennies. En même temps, on réduit les subventions pour les sources renouvelables d'énergie, en particulier pour la solaire, malgré les preuves fermes que cela réduit les coûts.

En 2010, le débat le plus significatif de la politique sociale en Allemagne a répondu à une décision de la Court Constitutionnelle Fédérale de février 2010 qui a établi que l'assistance doit être calculée « de manière transparente et adéquate en accord avec les nécessités réelles, c'est-à-dire, adaptée à la réalité ». Le critère a obligé les responsables politiques à réviser le système d'assistance sociale.

À la suite de la crise économique et financière globale et comme avance de la Conférence Rio 2012, le débat pour le développement soutenable en Allemagne prend élan. En novembre 2010 le Parlement a établi une commission d'étude sur la croissance, le bien-être et la qualité de vie avec le but il  « de considérer le rôle de la croissance dans l'économie et la société, de développer une mesure intégrale de bien-être et de progrès et explorer les opportunités et les limites pour délier la croissance, la consommation des ressources et l'avance technologique ». Il reste encore à voir si le groupe d'experts pourra promouvoir de manière significative la viabilité, tellement nécessaire. [Rapport national élaboré par Social Watch Allemagne.]

 

Belgique : Justice climatique pour tous

La Belgique fera face dans le futur immédiat à d'importants défis en rapport avec le changement climatique - parmi ceux-ci,  l'augmentation des températures et la modification grave de la distribution annuelle des pluies- mais elle ne considère pas  les compromis assumés par la Communauté internationale. Le dialogue entre les trois régions du pays, le secteur industriel et la société civile souffre une paralysie grave

Avec une solide tradition de concertation sociale, la Belgique manque, toutefois, faire le pas entre la mécanique institutionnelle et la mise en pratique effective d'une politique volontariste à la recherche du développement soutenable. Un exemple clair est le défi du changement climatique, qui apporte des conséquences économique-sociales  et environnementales de grande importance. L'impact du réchauffement de la planète qui affectera indéniablement le pays ne sera absolument pas insignifiant.

Investir dans la transformation du modèle économique et énergétique belge aboutirait à un impact positif à long terme. Cette transformation exigerait des adaptations dans des secteurs qui émettent beaucoup de gaz serre, comme la sidérurgie ou l'industrie des véhicules à moteur, et que ces adaptations devront être accompagné de fortes  mesures sociales. [Rapport national élaboré par CNCD-11.11.11.]

Bulgarie : L'environnement retourne à l'agenda

Peu après les changements démocratiques de 1989, les gens se préoccupaient en Bulgarie plus par le prix du pain que par l'environnement. Seulement maintenant, après des années, l'environnementalisme a resurgit dans la conscience des gens.

Cette fois le centre d'attention initiale a été la législation sur les Organismes Modifiés Génétiquement (OMG). Un projet de loi qui aurait flexibilisé sa production et commercialisation a réussit la première démarche parlementaire en janvier 2010. Moins d'une semaine plus tard, des milliers de bulgares sont allés à une concentration sous le slogan « Pour une Bulgarie sans OMG »  La campagne civile la plus forte et à plus de succès de l'histoire récente du pays a accaparé l'opinion publique. Au lieu du projet original, le Gouvernement a sanctionné le 2 février 2011 une interdiction totale de cultiver le maïs modifié génétiquement  MON810. Avec cette loi, La Bulgarie a été le septième pays de l'UE à imposer une interdiction totale. [Rapport national élaboré par l'Ecoforum for Sustainable Development et la Bulgarian Gender Research Foundation.]

Croatie : Société civile, seule défenseure de l'intérêt public

Le Gouvernement de Croatie continue à favoriser des analyses non soutenables de développement. Le bien-être des personnes n’est souvent défendu que  par des organisations de la société civile. La crise économique mondiale de 2008 a eu un impact profond et négatif sur l'économie. La réduction de l'emploi, la diminution du revenu réel et la congélation des salaires dans le secteur public ont poussé sous la ligne de pauvreté une grande quantité de personnes.

L'organisation Eko Kvarner s'est fermement opposée à la proposition d'étendre le gazoduc Družba Adria, qui est déjà le plus long du monde et transporte le fluide de l'est de la Russie jusqu'à l’Adriatique. Eko Kvarner a posé des doutes suffisants sur l'évaluation de l'impact environnemental pour s'assurer que les autorités rejettent la proposition.

Deux organisations, Green Action (Action Verte) et Green Istria (Istria Vert), ont exigé au Ministère de la Protection Environnementale pour amplifier les autorisations pour construire un domaine de golf à Istria malgré une problématique évaluation d'impact environnemental. Comme résultat, le Tribunal Administratif a annulé les autorisations. [Rapport national élaboré par le Croatian Law Centre et  Eko Kvarner.]

Chypre : À la recherche d'écoles soutenables

Les avantages potentiels d'insérer des organisations non gouvernementales dans l'éducation pour le développement soutenable sont évidents dans l'évolution au Chypre des Centres pour l'Éducation Environnementale. Le premier fut un projet privé dans un petit peuple du sud-ouest de Chypre, établi dans les années 90. Celui-ci a résulté extrêmement réussit dans la recherche et le développement de pratiques et d’outils. Mais seulement en 2004 les autorités ont établi le premier centre étatique.

Aujourd'hui, ces centres sont considérés pionniers dans la promotion de la recherche et le développement dans le domaine de l'éducation environnementale. Le progrès obtenu jusqu'à présent démontre les possibilités de l'intégration de la société civile dans l'éducation formelle et informelle pour le développement soutenable. Pour l'adoption pleine du cadre de développement soutenable il est nécessaire que le Gouvernement obtienne la participation active des acteurs locaux dans le processus de prise de décisions. [Rapport national élaboré par CARDET.]

Slovénie : la spirale descendante continue

Le manque de politiques économiques, environnementales et sociales cohérents conduit à la Slovénie vers une spirale descendante d'exploitation de l'environnement et des personnes. La crise économique a mis en évidence plusieurs  contradictions et incertitudes sous-jacentes dans la société, dont le débat public tourne autour de l'emploi, de la solidarité intergénérationnelle, la distribution de la richesse et l'environnement.

La nouvelle loi de travail flexible à temps partiel (approuvée en octobre 2010 et qui entrera en vigueur en janvier 2012) aborde le problème de l'emploi étudiant au moyen de la limitation des journées de mi - temps, avant illimitées, à 60 heures par mois, et fixe une limite d'EUR 6.000 (USD 8.492)  pour le revenu annuel, avant aussi illimitée. En outre, elle augmente énormément le groupe de gens habilités à travailler en incluant  ainsi les personnes retraitées, les gens au chômage, les personnes demandant  asile et d'autres qui ne sont pas actives.
[…] Des organisations d’étudiants et des syndicats ont lancé une campagne massive contre la législation et on réalisera un référendum au printemps 2011. Un autre referendum prévu considère la réforme proposée pour le système de retraites, qui prolonge la période de travail à un minimum de 38 ans (40 ans pour les hommes) et l'âge de la retraite à 65 ans.

Le plus grand investissement de la politique énergétique slovène sera, apparentement, une centrale thermique de charbon de 1.2 milliards d'EUR (1.7 milliards d’USD) à Otanj. Le projet a fait l'objet de forts critiques par des supposées faiblesses environnementales, économiques et législatives. Un autre problème urgent est l’incinération illégale de déchets dans l'usine de ciment de Lafarge à Trbovlje [… par]. La bataille paraît avoir été gagnée, mais l'entreprise continue à  ignorer les ordres judiciaires. [Rapport national élaboré par Društvo Humanitas.]

Espagne : Mots usés, politiques vides

Le soutien du gouvernement espagnol au développement soutenable n'a pas été reflété par les faits. Il n'y a pas de politiques solides qui garantissent l'égalité de genre et le compromis pour une économie soutenable qui réduit les émissions de gaz serre et qui parie sur des sources renouvelables d'énergie.

Pendant  2011, le Gouvernement s'est éloigné encore plus des postulats du développement soutenable en pariant sur des politiques économiques axées sur le rajustement et la réduction des frais publics. Malgré les nombreuses protestations il a continué à ignorer chacune des propositions alternatives qui tendent à la réforme fiscale et du modèle productif et aux politiques anticycliques

En octobre 2010, la suppression du Ministère de l'Égalité éclairait bien le changement de priorités. La distance que nous trouvons entre le sentiment de solidarité avec des victimes d'abus évidents et la rationalité politique qu'il suggère employer des institutions, des mécanismes et des budgets pour obtenir un changement social profond qu' élimine la discrimination en raison du genre, est la même distance que montrent les politiques traditionnelles de la droite et les progressistes de la gauche avec la cause féministe. Les différences sont maintenant insignifiantes quand les deux représentations parlementaires ont été d'accord pour donner la priorité à l'orthodoxie libérale économique.

Un an et demi de démarches accidentés  a été nécessaire pour que la Loi d'Économie Soutenable soit approuvée en mars 2011. Son contenu final  a été très influencé par la crise économique, et rassemble des mesures avec peu de connexion entre elles et dans quelques cas y compris des propositions contradictoires.   Le compromis de fermeture des centrales nucléaires est aussi disparu. Pendant  2011 le débat public sur sa sécurité s'est élevé à nouveau a cause de la tragédie de Fukushima, mais le Gouvernement s'est montré réticent à planifier la fermeture définitive. [Rapport national élaboré par la Plataforma 2015 y más.]

Finlande : Politiques de viabilité

La Finlande montre un intérêt chaque fois plus grand pour de nouvelles façons de comprendre le bien-être et pour compléter le PIB avec d'autres statistiques. Des mouvements sociaux et académiques ont suggéré l'adoption de l'Indicateur du  Progrès Véritable (IPV), et le Gouvernement a accepté qu’il faudrait l’introduire. Tandis que le PIB mesure seulement le progrès économique, l'IPV distingue entre la bonne croissance et la croissance indésirable. Dans le cas de la Finlande, l'IPV procure une surprise désagréable : le bien-être a augmenté à la fin des années 80 mais il a été considérablement réduit depuis 1990, malgré la forte croissance économique dans la période 1995-2008.

La Finlande n'a pas ratifié la Convention 169 de l'OIT qui garantirait les droits à la terre des indigènes Sami, ceux qui revendiquent leur droit historique au bétail transhumant de rennes. Les conflits sur la Laponie ou les forêts Sami ont commencé dans les années 90 quand des entreprises finlandaises consacrées à la pulpe et au bois, comme Stora Enso, ont acheté du bois à une entreprise étatique, même si cela vient de peu de forêts naturelles qui restent encore.

Après que les bergers lapons et Greenpeace International ont fait une campagne internationale contre Stora Enso, la coupe des forêts s'est arrêtée et les négociations ont commencé. En 2009 et 2010, plus de 80% des secteurs controversés ont été protégés ou on a interdit la coupe. Toutefois, le bétail de rennes est maintenant menacé par des flux de tourisme et des concessions minières chaque fois plus nuisibles qui disposent du soutien de l'État. [Rapport national élaboré par le Service Centre for Development Cooperation Finland (KEPA).]

France : Moins d'inégalité, un peu plus de fraternité

La crise économique a négativement influencé la société française. Bien que l'économie ait repris, le chômage et l'inégalité ont augmenté, en même temps que la compétitivité augmente au détriment de valeurs comme la fraternité et la solidarité. Au même temps, le pays est menacé par des graves problèmes environnementaux, parmi ceux-ci,  la pollution de l'air et de l'eau et la perte d'écosystèmes. Les compromis pour le développement soutenable doivent être pensés, au-delà des frontières nationales et européennes, par rapport à leur impact mondial.

Dans le contexte de crise, ces notions doivent définir les priorités du développement social soutenable. Les préoccupations relationnelles cherchent à adopter une vision intégrée des défis sociaux, environnementaux et économiques, par l'accès aux ressources pour tous et la redistribution des richesses.

Les élections présidentielles fixées pour le premier semestre  2012, ainsi que la présidence française du G20, offrent l'occasion à la société civile d'apporter au débat. Celle-ci devrait aussi être l'occasion d'ouvrir de nouvelles voies, de repenser les objectifs et la stratégie du développement économique et du progrès social vers un changement de paradigme, conduit par une transition sociale et écologique. [Rapport national élaboré par Secours Catholique.]

Hongrie : L'inégalité sociale augmente

Pendant  les 20 ans derniers le pays a assisté à des changements significatifs en matière d'éducation, d'emploi et d'inégalité sociale. La pauvreté et l'exclusion ont provoqué les plus grandes tensions, mais les tendances démographiques, les problèmes dans la santé et la sécurité alimentaire ont aussi produit des défis. [...]

Mesuré à travers les niveaux de vie et de revenue, de la santé, de l'éducation et de l'accès aux services publics, les inégalités sociales ont considérablement augmenté. Et, ce qui est plus critique, la concentration territoriale de la pauvreté et la ségrégation a aussi augmenté. 12% environ  de la population vit sous la ligne de pauvreté. Entre les Roms – peut être le 10% de la population de la Hongrie-, les standards de vie, les conditions de logement, l'état de santé, l'emploi et l'éducation sont très en dessous la moyenne nationale.

Dans les dernières décennies, en général, les différents impacts à l’environnement et les styles de vie nuisibles se sont accrus. La structure de consommation en Hongrie est devenue chaque fois plus semblable à celle des pays de l'Europe occidentale. [Rapport national élaboré par ATTAC Hongrie.]

Italie : Le développement soutenable n'est pas une priorité du Gouvernement

L'Italie n'a pas accompli ses engagements de combattre la pauvreté, l'exclusion sociale et l'iniquité de genre. Ses politiques minent la disponibilité et la prestation des services essentiels. Bien que le développement soutenable ne fasse pas partie des priorités du Gouvernement, quatre plébiscites à succès promus par la société civile, où ont voté presque 27 millions de d'italiens, ont propulsé au pays dans la direction correcte.

Depuis qu’un referendum en 1987  a déterminé la fin de l'énergie nucléaire, il n'existe plus de plantes actives en Italie. Toutefois, en 2009 on a entamé un programme qui prévoit la construction de 8 à 10 nouvelles plantes au détriment d'investissements en énergie renouvelable, efficience et économie.

Il y a eu une vaste mobilisation des citoyens italiens. Un grand mouvement d’étudiants, professeurs et chercheurs d'instituts d’enseignement du collège, lycée et universités se sont manifesté dans le deuxième semestre 2010 contre les réductions en éducation et recherche, avec des centaines d’écoles et universités occupées dans tout le pays.  Les charges d’extorsion et prostitution infantile entamées contre le Premier Ministre Silvio Berlusconi ont motivé qu’un million d’hommes et de femmes se soient manifestées dans les rues en février 2011. [Rapport national élaboré par Social Watch Italie.]

Malte : Temps de se réveiller

Bien que la Malte ait été un des pionniers dans la reconnaissance des problèmes environnementaux globaux, sa première stratégie nationale de développement soutenable n’a été publiée qu’en décembre 2006. Ce sont les nombreuses ONG du pays celles qui se sont occupés avec régularité des différents problèmes environnementaux.

La construction et les démolitions produisent près du 90% des déchets du pays. En outre, ils provoquent des problèmes par les particules fines qui contaminent l'air. Les ONG environnementales de Malte insistent dans leurs réclames aux politiciens et aux autorités publiques sur la dégradation du patrimoine naturel. Ils jouent tous un rôle dans la promotion du développement soutenable. La représentation et la participation de la société civile doit se faire à tous les niveaux de la prise de décisions. [Rapport national élaboré par Koperazzjoni Internazzjonali (KOPIN).]

Pologne : Un nouvel accord vert

Le gouvernement polonais privilégie un modèle de développement néolibéral qui a mené à une stratification sociale croissante et à une augmentation de la pression sur l'environnement. Une alternative pourrait être le Nouvel Accord Vert, qui a pour but d'aborder le réchauffement de la planète et les crises financières mondiales par la mise en oeuvre d'un ensemble de propositions de politiques destinées à assurer le développement soutenable au niveau mondial.

La Pologne est l’un des rares pays qui ont introduit le concept de développement soutenable au niveau constitutionnel.  Paradoxalement, c'est aussi un pays où il ne résulte pas facile de trouver dans le débat public des références au concept.

En juillet 2009, le Gouvernement a publié « Pologne 2030-Défis du développement », conçu comme l'analyse dominante et la ligne stratégique pour les prochains 20 ans. Le Document est écrit dans un jargon difficile à comprendre, ce document favorise le « modèle de polarisation et diffusion » en opposition à celui du développement soutenable.  Un de ses auteurs a exprimé que le point de départ pour la création de ce nouveau modèle a été l'observation que « en réalité, le développement soutenable est seulement un mythe ».  Mais ce modèle au lieu d’augmenter la stratification sociale, à diminué le capital social et a élevé la pression sur l'environnement quantifiable mesuré par l'utilisation totale de ressources énergétiques et non renouvelables.

Roofs Over Heads (« Plafonds sur les têtes »), une coalition de 15 ONG dirigée par Habitat for Humanity Poland, a lancé en 2008 une campagne pour faire prendre conscience sur les précaires conditions de logement dans le pays.  12 millions de polonais environ - presqu'un tiers de la population vivent entassés dans des foyers. [Rapport national élaboré par ATD Fourth World Poland and The Green Institute.]

République tchèque : un changement est nécessaire

Le gouvernement tchèque s’accroche à la mise en oeuvre d'un modèle néo-libéral non soutenable qui mine le bien-être social, et il refuse de considérer des politiques à long terme. Le pays fait face à des menaces comme l'appauvrissement, l'accroissement du chômage et une croissante inégalité de genre. La perte de biodiversité et la pollution radioactive sont certains des défis environnementaux immédiats. L'augmentation de la participation de la société civile offre un certain espoir pour que les demandes de changement soient assurées.

La stratégie du Gouvernement depuis le début de la crise mondiale de 2008-09 a été de réduire les frais sociaux. La majorité de ces mesures auront un impact surtout dans des groupes à faible revenu et dans la classe moyenne. Le mécontentement avec la réponse à la crise a augmenté les tensions de la société. La croissance des différences dans les revenues conduit à un accroissement de la xénophobie, le racisme et la dégradation de la solidarité sociale [et] une attitude négative plus radicale envers les immigrants.

En réponse aux politiques socialement insensibles du Gouvernement surgit le mouvement  ProAlt, initiative des citoyens qui critiquent les réformes et proposent des alternatives. Le mouvement « Alternative zdola » soutient la participation des citoyens dans la politique et dans la vie économique de ses Communautés. La campagne « Česko proti chudobě » (République tchèque contre la Pauvreté) indique constamment la nécessité d'augmenter l'efficacité de la coopération pour le développement.

L'augmentation de l'activité de la société civile offre au moins un certain espoir pour que les gens exigent qu'on corrige les politiques et que les plus pauvres ne soient pas les plus touchés.  [Rapport national élaboré par Ekumenická akademie Praha, Zdola Alternative, Fórum 50 %, Gender Studies, o.p.s., Evropská kontaktní skupina ČR, Nesehnutí  et Eurosolar.cz.]

Serbie : Des lois et des stratégies attendent une mise en oeuvre

Les problèmes environnementaux graves du pays constituent des défis clef pour le développement soutenable et la réduction de la pauvreté. La Stratégie Nationale pour le Développement Soutenable (NSDS) pour la période 2009-2017 a été développée avec la participation d'organisations de la société civile et a été adoptée en mai 2008. La NSDS se base dans trois facteurs clef (développement économique soutenable, développement social soutenable et protection environnementale) et identifie comme les principaux problèmes écologiques, par son ordre, la pollution marine, celle de l’air, les déchets, la dégradation des sols et la gestion forestière non soutenable.

Le manque de mise en oeuvre des réformes et l'aggravation des conditions de vie au début 2011 - en particulier pour les groupes vulnérables comme les chômeurs, la population rurale, les Roms, les personnes handicapés et les pensionnés  ont été encore plus compliqués à cause de l'instabilité politique. Le mécontentement social et l'insécurité augmentent étant donné le manque d'emploi et de travail décent. En même temps, le marché du travail est chaque fois plus incertain à cause de la faillite continue d'entreprises, l'énorme endettement interne et un inconvenable processus de privatisation qui a résulté dans une prolifération de grèves en 2011. Les syndicats estiment que le salaire moyen mensuel se réduira  vers la fin de l’année de 435 USD à 350 USD. Le Gouvernement nie les tendances de l'économie réelle et la chute évidente du niveau de vie de la population.

Le succès dans la prise en charge des défis environnementaux dépend de la construction de capacités de mise en oeuvre et contrôle, de l'augmentation de la conscientisation et du soutien politique. [Rapport national élaboré par Association Technology and Society.]

Plus d’information
Rapports annuels précédents de Social Watch : http://bit.ly/tHR8So

Source:
Social Watch: http://bit.ly/sFZPcK