La France : Le squat de Viry-Châtillon évacué par la police

(Photo : La Provence/
Nosetto Patrick/MAXPPP)

Très tôt mercredi 25 janvier, la police a délogé une quinzaine de familles roms qui squattaient une ancienne gendarmerie. Le Secours Catholique de l’Essonne s’est immédiatement rendu sur les lieux.

Les expulsions de Roms ne tiennent pas compte de la trêve hivernale comme ici à Marseille en novembre 2011.

Menacés d’expulsion depuis plusieurs semaines (lire article du 9 janvier), 45 personnes, dont 17 enfants scolarisés, ont dû quitter tôt ce matin les lieux qu’ils occupaient depuis deux ans dans une gendarmerie désaffectée. « On a été réveillés par la police à 4h 30 », raconte le seul Français qui vivait avec les Roms.

L’urgence n’était ni celle du feu ou d’une inondation

« Il est accablant et indigne que des enfants soient tirés de leur sommeil au petit matin, alors que l’urgence n’était ni celle du feu ou d’une inondation… Aujourd’hui, 17 enfants ne rejoindront pas leurs camarades de classe et sont à la rue, alors que les lois de protection de l’enfance sont les premières lois sociales ayant existé dans notre pays » précise la délégation du Secours Catholique de l’Essonne.

La délégation s’oppose depuis le début à une évacuation sans solution de rechange. La préfecture, qui justifie l’opération comme l’application d’une décision de justice, a indiqué que la Croix-Rouge (en charge de l’urgence dans le département) allait accueillir chaque famille et lui proposer un hébergement. Mais la Croix-Rouge a confié au Secours Catholique qu’elle n’avait pas les moyens d’héberger autant de monde et qu’elle ne pouvait proposer que quelques nuitées en urgence.

Des négociations étaient en cours

Elisabeth Vaichère et Laurent Lurton, respectivement présidente et délégué du Secours Catholique de l’Essonne, étaient encore sous le coup de l’émotion à la mi-journée. Ils dénoncent vigoureusement les conditions dans lesquelles cette expulsion s’est faite. Laurent Lurton rappelle que des négociations étaient en cours et que la préfecture avait promis un hébergement pérenne.

Le Conseil général aussi étudiait de près le problème. « Cette évacuation est intervenue sans que les services sociaux départementaux soient présents sur le terrain et que les associations soient préalablement averties » explique la délégation.

Les solutions proposées sont décevantes

Effectivement, la Préfecture agit depuis le début sans en référer aux associations de peur que son action soit entravée. Mais les solutions proposées par les services du préfet sont décevantes. Pour prendre en charge les Roms délogés, il n’y avait qu’un seul véhicule de la Croix-Rouge. Ensuite, pour pouvoir bénéficier d’un hébergement d’urgence, les familles doivent se rendre à Corbeil-Essonnes, à 7 kilomètres de là.

Une fois de plus, le Secours Catholique de l’Essonne demande avec insistance la tenue d’une table ronde pour aborder avec les pouvoirs publics, les communes, les services sociaux et les associations le difficile problème des Roms du département.

Source
Secours Catholique : http://bit.ly/AgoSLl