Le cancer du logement indigne se propage à travers le monde

Quartier à Nairobi, Kenia.
(Photo: khym54/Flickr/CC)

Malgré les compromis internationaux, 1.600 millions de personnes du monde entier vivent dans des conditions de logement déficientes, et 828 millions manquent de services adéquats d’eau et assainissement dans le Sud en développement. Dans leur apport au Rapport de Social Watch 2012, des experts ont signalé que les problèmes sont aggravés à l'intérieur et à l’extérieur des pays par les inégalités, les privatisations, la disparition de propriétés communales, les migrations, les délogements forcés, la spéculation sur la terre et le changement climatique.

Soixante millions de personnes marginalisées se sont ajoutées depuis 2000 à la population urbaine mondiale, et celle des quartiers misérables augmente de 10% chaque année, selon des statistiques de l'ONU citées dans le chapitre du Rapport intitulé « Logement, terre et développement soutenable », élaboré par Miloon Kothari, ex porte-parole spécial de Nations Unies sur le Logement Adéquat, et Shivani Chaudhry, directeur associé du Réseau de Logement et Droits à la Terre de l'Inde.

« Dans le pire des cas, les habitants de quartiers misérables aura augmenté de de 1.000 en 2005 à 1.600 millions en 2020 », ont signalé les experts. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a calculé que plus de 35% de la population mondiale manque de service adéquat d'assainissement, dont le 70% vivent dans des secteurs ruraux.

Un des facteurs qui influencent la situation, selon Kothari et Chaudhry, est la direction de la globalisation économique. Bien qu'apparaissent « des sources de richesse nouvelles et sans précédent », ils ont soutenu, « les inégalités dans les recettes et les opportunités entre et dans les nations » ont élevé la quantité de personnes « qui vivent dans des conditions inadéquates », ont observé.

« La privatisation de services de base » et « l'incapacité des gouvernements » pour assurer l'accès à l'eau et au logement a un impact « disproportionnément sur les secteurs les plus pauvres et vulnérables », ont expliqué les experts.



Aussi « la spéculation en spirale sur la terre et la propriété » contribue « au déplacement des pauvres » dans des secteurs urbains et ruraux, ils ont ajouté. Les villes, en concurrençant pour des capitaux d'investissement, ont permis l'extension des inégalités, ce qui cause de la « ségrégation résidentielle » et « il polarise encore plus la société », dans « une nouvelle forme d'apartheid ».

« Dans les secteurs ruraux, la croissante soif de minéraux et d'énergie a causé la prise de terre sans précédents pour des mégaprojets de développement et extraction, menaçant gravement les moyens de vie et la sécurité alimentaire », ajoute le chapitre du Rapport de Social Watch.

 

En même temps, les États ne connaissent pas « l'importance des ressources de propriété commune dans les zones urbaines et rurales » et « les droits basés sur la propriété collective et communautaire », ce qui détruit des logements, des moyens de vie et la culture d'indigènes et d’autres communautés locales, ont soutenu Kothari et Chaudhry.

« Le manque d'investissement » dans ces domaines force une émigration « à une échelle sans précédent » de personnes qui « finissent par vivre dans des conditions précaires ou inadéquates », spécialement par le « peu ou aucun accès à des services de base comme l’eau et l’assainissement ». En même temps, augmentent en des « proportions alarmantes » les délogements forcés « au nom du `développement' », par des projets de rénovation et d’embellissement urbain, d'infrastructure (industrie minière, routes, ports et barrages), par « l'acquisition de terres agricoles pour l'industrie », et par les conflits armés, ont ajouté les experts.

« Au niveau mondial, les politiques de réinstallation de délogés sont inexistantes ou ils ne se basent pas sur des normes des droits humains », ils ont signalé.

 L'impact du changement climatique et des mesures pour le mitiger ou s'adapter au phénomène, incident aussi, selon l’indique l'étude. « les plus touchés » par le phénomène « sont les pauvres des pays `moins avancés', des régions stériles, semi-aride et arctiques, et des petites îles-état, où on prévoit « un vaste déplacement et un relogement forcé des communautés vulnérables ».

 

Un changement des priorités est nécessaire

Entretemps ces problèmes sont en recrudescence, la société civile du monde entier articule le principe du « droit à la ville », promeuvent « la terre comme un droit humain » et soulignent « la nécessité de récupérer la fonction sociale de la propriété », ont ajouté les experts. Cette analyse souligne dans « l'inintelligibilité de la totalité des droits humains » et dans lesquels l'ignorance des droits au logement adéquat et à la terre « a résulté dans un cycle de pauvreté absolue qui empêche le bénéfice de divers droits humains connexes », entre eux ceux relatifs l'alimentation, à l'eau et à la santé « dans le contexte du développement soutenable ».

Écarter cette analyse dérivera  en  «plus de faim, encore plus de gens dépossèdes, manque de logement et de terres, et en dégradation environnementale », avec un impact « spécialement grave pour les femmes, les enfants, les peuples indigènes, les Communautés côtières, les habitants des forêts, les petits agriculteurs, les travailleurs sans terre et les pauvres urbains », selon le rapport.

« Les droits au logement et l'alimentation des millions d'habitants de logements auto-construits qui dépendent de manière directe des ressources naturelles sont menacés par le manque d'un environnement sûr (libre de la pollution de l'eau et de l'air), et de ressources environnementales (forêts, eau), ainsi que de moyens de vie », ont averti.

Pour éliminer la menace, il est nécessaire « d'assurer l'accès aux ressources naturelles et les moyens de subsistance des communautés ; l'utilisation de technologies `vertes' et l'adhésion aux codes de construction écologiques ; construction de logements résistants à des catastrophes ; leur situation dans des emplacements sûrs et proches aux lieux de travail, d'éducation et de santé » et l'« utilisation de matériaux indigènes et culturellement appropriés ».

Il sera aussi nécessaire la « sécurité dans la location et la protection contre la violence et le délogement » et « garantir le consentement préalable et informé des populations touchées » par les projets de développement, selon ont indiqué les experts.

 

 

Cas nationaux



Les projets de planification urbaine de Serbie dans des zones côtières de la mer Adriatique aujourd'hui habitées par deux millions de personnes permettraient le règlement de 17 millions, c’est pourquoi on prévoit un « impact énorme ». Les secteurs urbains avancent aussi sur les terres agricoles. Dans les villes, les Roms et déplacés  manquent de logement adéquat et d'eau potable. Dans les secteurs ruraux, la dégradation de la terre contribue à la pauvreté. En Croatie les terres agricoles sont utilisées aussi pour la construction comme une partie des politiques de planification urbaine.

Les logements déficients dans les villes honduriennes de San Pedro Sula et Tegucigalpa ont eu une croissance explosive par la migration depuis des secteurs ruraux. La population de quartiers misérables dans toutes les deux a crû de 900.000 personnes en 1990 à 1.283.843 en 2010, qui vivent en danger par les matériaux de mauvaise qualité utilisés dans la construction « et l'incidence de phénomènes climatologiques que rendent propice des glissements de terrain, inondations et destruction », indique le rapport national.

La Pologne manque d'une politique de logements pour les groupes à faible revenus. Presqu'un tiers de la population vit dans des logements précaires. Plus de 60% des logements ont besoin d'importantes réformes et plus de la moitié ont plus de 40 ans d'ancienneté. La mauvaise qualité des constructions élève la consommation familiale en énergie pour le chauffage.

L'urbanisation accélérée de la République centre-africaine a réduit la surface cultivée pour son utilisation immobilière, a promu la construction anarchique de logements, la concentration de polluants, la dégradation des sols et la modification du régime hydrogéologique, la savanisation et la désertification. Dans quelques quartiers de Bangui, la capitale, il y a de l'électricité seulement quatre jours par semaine et l'accès à l'eau potable est en extrémité limitée.

En Malaisie, on inonde toute une zone de forêt tropicale pour construire un barrage hydro-électrique énorme et au moins 15 Communautés ont été transférées. Au Bangladesh, on prévoit que le changement climatique, en plus de réduire la production agricole et la disponibilité d'eau potable, élève le niveau des mers et déplace des millions de personnes, à moins qu'on ne fortifie les polders côtiers existants et on construise d'autres.

Dans la capital du Mexique, mille personnes ont protesté en février 2011 contre différents mégaprojets qui, comme ils ont signalé, détruiront des arbres et des secteurs verts qui endommageront irréparablement les poumons la ville, les constructions dans des zones protégées et de haute valeur environnementale et d'impacts graves dans les aquifères.

L'utilisation de bois pour construire a contribué à la déforestation, avec l'aggravation conséquente des déjà mauvaises conditions de vie des communautés locales, au Guatemala, le Nigéria, le Sénégal et la Thaïlande. Au Sri Lanka le phénomène a été lié à la reconstruction de logements et infrastructure détruite par le tsunami de 2004.

Source :

Rapport de Social Watch 2012: http://bit.ly/sEpkxf


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