Violence aux femmes autochtones : Le Canada fait piètre figure

Photo : Scott Taylor/QMI

La réponse du Canada à la violence contre les femmes et les filles autochtones a été insuffisante, a fait savoir dans un rapport transmis à l'Organisation des Nations unies (ONU) deux organismes canadiens de défense des droits de la personne, a reporté l’Agence QMI.

«Les disparitions et les meurtres de femmes et de filles autochtones au Canada sont une tragédie nationale, enracinée dans le racisme et le sexisme», a déclaré mercredi dans un communiqué Laura Holland du Réseau d'action des femmes autochtones.

«Les Autochtones et les organisations de femmes qui luttent contre la violence et en faveur des droits de la personne, ont demandé des comptes et de l'action de la part des gouvernements provinciaux, territoriaux et fédéral depuis maintenant plus d'une décennie, a affirmé Mme Holland. Mais le Canada n'a pas pris les mesures adéquates pour améliorer la réponse de la police, ou les conditions qui rendent les femmes et les filles autochtones vulnérables à la violence et incapables d'y échapper.»

Le rapport a été envoyé au comité des Nations unies sur l'élimination de la discrimination raciale.

Le comité de l'ONU a annoncé en décembre dernier qu'il conduirait une enquête sur les meurtres et les disparitions de femmes et de jeunes filles autochtones à travers le Canada.

L'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) et l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale (AFAI, une des points focal de Social Watch) ont réclamé cette enquête.

Le comité est composé de 23 experts sur les questions des femmes de partout dans le monde et doit se réunir à Genève mercredi, pour discuter de la question.

Le rapport publié mercredi a été préparé par deux organismes de la Colombie-Britannique, le Lawyers Rights Watch Canada et le CEDAW Group. Il recommande que le Canada mène une enquête nationale sur la disparition de femmes et de jeunes filles autochtones, élabore un plan d'action national et mette en œuvre des politiques visant à améliorer les pratiques policières et répressives.

Selon Gail Davidson du Lawyers Rights Watch, le Canada a terni sa réputation sur la scène internationale en ne traitant pas de cette question.

«Le Canada ne peut pas maintenir sa réputation en tant que pays qui protège les droits de tous, à moins que nos gouvernements reconnaissent ces violations des droits humains et prennent des mesures concrètes et immédiates pour y remédier», a déclaré Mme Davidson.

Source
TVA Nouvelles : http://bit.ly/yoHMkg