Annuler les dettes des PMA de manière inconditionnelle
Published on Wed, 2012-08-15 09:02
L’Assemblée de Stratégie Régionale de la Société Civile Africaine des Pays les Moins Avancés (PMA) demande aux organismes internationaux et aux gouvernements des grandes puissances mondiales d’annuler les dettes de manière inconditionnelle. Les gouvernements des PMA doivent en retour prendre toutes les mesures nécessaires pour une plus grande mobilisation des ressources nationales comme un moyen d’aller vers l’autonomie dans le financement de leur propre développement. Le 14 Juin 2012 s’est ouverte à Addis Abeba en Ethiopie l’Assemblée de Stratégie Régionale de la Société Civile Africaine des Pays les Moins Avancés. Organisée par L’Observatoire des PMA, en collaboration avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), le Bureau du Haut Représentant et de la CNUCED. Cette Assemblée a été convoquée afin d’élaborer la campagne et les stratégies de plaidoyer des Organisations de la Société Civile (OSC) pour définir leur implantation dans le Programme d’Action d’Istanbul (PAI) et d’établir un pré-bilan des Objectifs du Millénaire. Malgré des millions de dollars investis par les pays les plus développés, toutes les politiques successives d’aide échouent sans parvenir à trouver des solutions concrètes. Même si au travers des OMD quelques améliorations sont remarquables, la plupart des pays africains n’atteindront pas les objectifs fixés lors de la conférence de Rio. Il est donc temps de repenser les systèmes d’assistance en arrêtant notamment d’imposer des objectifs établis par des organisations extérieures utilisant les politiques économiques ultralibérales promues par le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce qui sont en grande partie responsables de la situation actuelle des PMA. Le nouveau plan d’aide élaboré sous l’égide de l’ONU le Programme d’Aide d’Istanbul valable pour 2011-2020 n’apporte que peu de satisfaction. Les récentes crises qu’elles soient alimentaires, environnementales ou diplomatiques ne font que confirmer la nécessité d’adapter les politiques d’assistance qui sont aux nouveaux défis du XXIème siècle. Le temps pourtant presse et malgré la lenteur bureaucratique des organisations internationales les PMA ne sont pas à l’abri d’une famine qui comme une épée de Damoclès peut arriver à tout moment étant accentuée par les récents dérèglements climatiques. Les différents participants appellent donc è un changement radical de paradigme de développement qui impliquerait une transformation radicale du système économique mondial en rejetant les politiques responsables de la pauvreté, de la faim et des inégalités et en mettant l’Humain au cœur des nouvelles politiques de développement. C’est aux Organisations de la Société Civile de faire pression sur les gouvernements pour humaniser ces politiques. Pour améliorer la situation des PMA plusieurs actions sont proposées par les participants. Les PMA doivent pouvoir se faire entendre sur la scène internationale pour pouvoir être de taille à défendre leurs intérêts. D’un point de vue alimentaire c’est en mettant conservant les moyens de subsistance des femmes, en favorisant l’agriculture vivrière que la souveraineté alimentaire pourra être atteinte. Il est également indispensable de faire pression auprès des organisations internationales pour arrêter les spéculations et donc les fluctuations des prix des matières premières sur lesquelles reposent en grande majorité les exportations des PMA. Afin de limiter au maximum cette dépendance aux marchés boursiers internationaux il apparaît nécessaire pour les PMA d’augmenter et de diversifier leurs exportations, au travers d’une industrialisation, ainsi que limiter leurs importations pour enfin pouvoir équilibrer leurs balances commerciales. Afin de faire face aux défis climatiques l’Assemblée recommande de soutenir les propositions de la Coalition Africaine demandant aux pays développés de s’engager à fournir de manière prévisible des flux financiers supplémentaire, non générateurs d'endettement et sans condition afin de couvrir la totalité des coûts de l'adaptation dans les PMA ainsi que les coûts du passage à des systèmes durables. L’Assemblée demande aux organismes internationaux et aux gouvernements des grandes puissances mondiales d’annuler les dettes de manière inconditionnelle. Les gouvernements des PMA doivent en retour prendre toutes les mesures nécessaires pour une plus grande mobilisation des ressources nationales comme un moyen d’aller vers l’autonomie dans le financement de leur propre développement. Au sein des PMA, le rôle de l’Etat est également à repenser et donc être considéré comme un agent actif du développement en mettant en œuvre des politiques et en mobilisant les ressources intérieures en vue de la réalisation de transformations économiques et sociales structurelles Malgré les critiques visant le nouveau plan d’aide le PAI une diffusion massive est indispensable et est impossible à réaliser sans une collaboration active des différents organes du pouvoir, de la société civile et des médias. Les OSC doivent travailler de manière critique insistant sur la nécessité de la transparence et la participation de toutes les parties prenantes dans la mise en œuvre du PAI. Il est nécessaire de créer de larges coalitions au niveau national impliquant les OSC clés, les mouvements sociaux, les médias et les leaders d'opinion, entre autres, afin de mobiliser une opinion publique forte pour un suivi efficace de la mise en œuvre du PAI. Une coopération avec non seulement les Organisations de l’Observatoire des PMA pour l’édition de rapports parallèles mais également avec les différents organes des Nations Unies (CEA; Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays sans littoral et les petits pays insulaires; CNUCED) ainsi que leurs réseaux internationaux pour obtenir un soutien plus large pour les activités de l’Observatoire des PMA dans la promotion des intérêts des PMA dans les enceintes internationales. Plus d’information |
