Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté les principes directeurs sur l’extrême pauvreté

Le Conseil des Droits de
l’Homme de l’ONU.

Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a adopté par consensus les Principes Directeurs Extrême Pauvreté et Droits de l’Homme. Par cette adoption, les États membres du Conseil des droits de l’homme ont affirmé que l’éradication de la misère est non seulement un devoir moral mais aussi une obligation légale correspondant à la législation internationale des droits de l’homme.

Plus de 60 États membres ont soutenu activement cette proposition comme co-initiateurs, menés par la France. Son ambassadeur a rappelé au Conseil que « l’extrême pauvreté, faut-il le rappeler, est un phénomène universel. Dans ce contexte, l’adoption par consensus de cette résolution le 27 septembre constitue un pas en avant significatif dans la lutte contre ce fléau qui nous concerne tous. »

Dans son exposé au Conseil sur les Principes directeurs, le représentant du Pérou a exprimé les remerciements de son pays aux États qui ont soutenu la démarche aussi bien qu’aux « organisations de la société civile et aux personnes dans l’extrême pauvreté pour leurs propositions et leurs contributions de qualité tout au long du processus. »

L’objectif des Principes directeurs est de proposer une manière de faire concernant la mise en œuvre des droits de l’homme dans les efforts pour lutter contre la pauvreté. Ils sont conçus comme un outil destiné à la conception et la mise en œuvre des politiques de réduction et d’éradication de la pauvreté, et comme un guide sur la façon de respecter, protéger et mettre œuvre les droits des personnes qui vivent dans l’extrême pauvreté dans tous les domaines des politiques publiques. Leur portée est globale, reconnaissant que l’extrême pauvreté est un phénomène qui concerne tous les pays.

En 1982, l’organisation ATD Quart Monde, qui avait réuni 300 000 signatures remises au Secrétaire général de l’ONU de l’époque, a été à l’origine de l’interpellation des Nations Unies pour qu’elles considèrent l’extrême pauvreté elle-même comme une violation des droits de l’homme.

Le soutien d’experts en droits de l’homme de premier plan, de gouvernements engagés et d’autres ONG des droits de l’homme, a conduit l’organisme qui a précédé le Conseil des droits de l’homme à décider qu’une démarche de lutte contre la pauvreté fondée sur les droits de l’homme serait un outil puissant pour éradiquer la misère. Le Conseil a ensuite nommé un Rapporteur spécial « Extrême pauvreté et droits de l’homme », Magdalena Sepúlveda, pour finaliser les Principes directeurs en vue de leur adoption.

Grâce à sa présence et son action dans la durée aux côtés des populations les plus rejetées, ATD Quart Monde a compris que la première étape pour sortir de la pauvreté et de l’exclusion passe par le fait que les personnes puissent effectivement faire valoir leurs droits. Les Principes directeurs sont dessinés à partir de normes et de principes reconnus en matière de droits de l’homme, que les États ont déjà ratifiés, tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme ou la Convention internationale des droits de l’enfant. Cependant trop souvent il existe un fossé dans l’application entre le fait que des pays approuvent la garantie d’un droit – à l’éducation, la santé ou la participation aux prises de décisions—, et sa réalisation effective pour les citoyens les plus marginalisés

Cette adoption vient à point nommé pour plusieurs raisons. Au plan international les Principes directeurs doivent servir d’outil afin de s’assurer que les discussions déjà en cours sur un cadre de travail consécutif aux objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) débouchent sur un cadre de travail post 2015 pour le développement qui envisage la pleine réalisation des droits de l’homme pour tous.

Au plan national, quand beaucoup de pays, en particulier en Europe, se voient obligés de mettre en œuvre des mesures d’austérité, les Principes directeurs agissent comme une référence pour s’assurer que les mesures prises n’affectent pas de façon disproportionnées les personnes touchées par la pauvreté et ne compromettent pas leur capacité d’obtenir leurs droits.

La prochaine étape est de commencer à faire connaître les Principes directeurs de façon qu’ils soient mis en œuvre au plan national et international. Après leur adoption, Isabelle Perrin, Déléguée générale d’ATD Quart Monde a affirmé : « ces Principes directeurs ne peuvent pas rester dans un tiroir. Nous devons veiller à diffuser la nouvelle de leur adoption, en particulier auprès de ceux qui sont enfermés dans la misère. Ces Principes directeur sont un encouragement et doivent devenir une référence pour ce qui devra être mis en place pour mettre fin à la violence de l’extrême pauvreté. »

Le Mouvement ATD Quart Monde lutte pour les droits de l’homme, avec l’objectif de garantir l’accès des plus pauvres à l’exercice de leurs droits et d’avancer vers l’éradication de l’extrême pauvreté. Il développe des projets sur le terrain avec des personnes qui vivent en situation de pauvreté ; il travaille pour sensibiliser l’opinion des citoyens et obtenir des changements politiques ; il promeut le dialogue et la coopération ente les différents acteurs sociaux.
Dans toutes ses actions, deux principes majeurs sont mis en œuvre  :

Penser et agir avec les personnes en situation de grande pauvreté, ce qui permet d’établir ensemble les conditions d’une véritable participation.
Ne laisser personne de côté.

Le Mouvement ATD Quart Monde est une ONG sans affiliation ni religieuse ni politique. Il a été fondé en 1957 par Joseph Wresinski et actuellement agit dans une trentaine de pays en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud, dans l’Océan Indien, en Asie et en Europe.

L’engagement de militants Quart Monde, de volontaires permanents, d’alliés et d’amis est au cœur de son action.

Source
ATD Quart Monde : http://bit.ly/Tc0L2a

 


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