Bangladesh : Un appel urgent à la justice financière et climatique
Published on Thu, 2012-11-29 11:14
La communauté internationale doit se prononcer sur l'approche « taille unique » et concevoir un « ensemble d'objectifs efficaces » nécessaires pour assurer un développement durable, en laissant que chaque pays définisse les solutions, recommande la coalition Social Watch au Bangladesh, un pays gravement touché par le changement climatique. Le nouveau cadre doit assurer « l'équité », « la justice », « la préservation de la Terre Mère et la vie et la subsistance de tous les êtres humains », ajoute la contribution du Bangladesh pour le rapport de Social Watch 2013. « Une réforme profonde de la structure des institutions financières internationales (IFI) » est également nécessaire afin que les décisions de ces organes soient prises de manière participative. « Il devrait y avoir une « politique d’un membre, une voix », suggère le rapport, rédigé par Zahid Rahman et Choyn Kumar Shaha (Unnayan Sammanay), et Mujibul Haque Munir (EquityBD). La coalition de Social Watch du Bangladesh demande aux IFI « une annulation totale de la dette » pour permettre au pays d'utiliser « ses propres finances pour atteindre les objectifs des OMD dans le temps prévu ». « Selon des calculs de la Banque mondiale et du FMI, le ratio dette-exportations du Bangladesh s'élève à 146 pour cent », explique le rapport. « Le rythme de la réalisation des OMD dépend en grande partie de leur financement, ce qui peut être possible en déplaçant les soi-disant finances au service de la dette pour les activités des OMD. » L'étude de Zahid Rahman, Choyn Kumar Shaha et Mujibul Haque Munir avertit que « le Bangladesh mérite de la justice climatique », parce que « les pays développés ont créé les changements climatiques » à travers « leur haut niveau cumulé des émissions de carbone ». La nation d'Asie du Sud « n'est pas responsable » du phénomène, « même si elle est gravement touchée par le réchauffement climatique » et « connaît le plus d'impact ». Le rapport demande de déterminer les « responsabilités historiques des pays à forte émission de carbone » et d'établir « des obligations juridiquement contraignantes pour assurer la compensation pour le Bangladesh ». L'argent pour financer l'adaptation et l'atténuation du changement climatique, y compris la technologie et le renforcement des capacités « devrait provenir des pays qui sont historiquement responsables du phénomène ». “Le Bangladesh est l’un des pays le plus sujet aux catastrophes naturelles au monde, occupant la 5ème position parmi 173 pays », ajoutent les auteurs. « Le risque de catastrophes naturelles, parmi d'autres (par exemple, sociales, économiques et technologiques), grandit progressivement et aggrave les conditions de vie de plus en plus de personnes dans toutes les régions du pays, souvent touchées par des cyclones tropicaux, des inondations, des sécheresses et des séismes. Les impacts du changement climatique affectent la réalisation des OMD de Bangladesh, en particulier le Premier objectif - l'éradication de la pauvreté et de la faim », indique le rapport. « Le changement climatique est susceptible d'avoir un impact direct sur les moyens de subsistance des populations pauvres à bien des égards : sur leurs avoirs et ressources, leurs emplois, leurs revenus, leur accès à l'eau et aux ressources naturelles. Les personnes pauvres au Bangladesh devront faire face à plus d'insécurité alimentaire, de pénurie d’eau et des problèmes de santé en raison du changement rapide du climat qui mine aussi considérablement les efforts visant à réduire la pauvreté », selon l'étude. Néanmoins, « le pays a atteint des progrès remarquables dans certains domaines des OMD, notamment dans l'enseignement primaire, la parité entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire, la diminution de l'extrême pauvreté, la réduction de la mortalité infantile, juvénile et maternelle, l’amélioration de la couverture vaccinale et la réduction de l’incidence des maladies transmissibles, selon divers rapports gouvernementaux et non gouvernementaux », note la coalition de Social Watch de Bangladesh. Source |