Comment les donateurs soutiennent-ils l’Agenda pour le travail décent ?

Une nouvelle étude de l’Institut du développement outre-mer (Overseas Development Institute), réalisée à la demande du Réseau syndical de coopération au développement (RSCD), examine les contributions de cinq pays donateurs envers l’établissement du travail décent dans les pays en développement. Cette étude intitulée Comment les donateurs soutiennent-ils l’agenda pour le travail décent ? - Un examen de cinq donateurs évalue, sous ses différentes modalités, le soutien fourni à titre d’Aide publique au développement par la France, le Japon, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis. L’étude inclut aussi des recommandations quant aux meilleures approches de suivi et d’évaluation de ces contributions pour l’avenir.

Les efforts visant à la réalisation du travail décent acquièrent un élan accru dans le cadre des programmes de développement mondiaux. Le Programme 2030 reconnaît le rôle central du travail décent pour parvenir à un développement durable. Alors que le travail décent constitue un Objectif de développement durable à part entière, le Programme 2030 met en exergue comment la réalisation du travail décent sous-tend le progrès dans de nombreux autres domaines essentiels.

Agenda pour le travail décent

L’Agenda pour le travail décent constitue le cadre pour l’établissement et le maintien du travail décent. Les quatre piliers de l’Agenda pour le travail décent, tels que définis par l’Organisation internationale du travail, sont la création d’emplois, les droits au travail, la protection sociale et le dialogue social. De nombreuses preuves attestent du rôle combiné de ces quatre piliers à l’heure de créer du travail décent et de le maintenir durablement.

Le soutien des donateurs

Beaucoup de pays donateurs reconnaissent l’importance de l’emploi dans le processus de développement et l’incluent au nombre de leurs priorités de développement. La création d’emploi figurait au nombre des priorités des stratégies de coopération au développement dans chacun des cinq pays examinés. Cependant, très peu d’importance est accordée à la qualité de l’emploi créé. Quant aux trois autres piliers de l’Agenda pour le travail décent, le rapport relève chez les donateurs une tendance à moins privilégier le dialogue social et, dans une moindre mesure, la protection sociale.

Recommandations

Alors qu’énormément d’attention a été accordée à la création d’emploi, les autres piliers de l’Agenda pour le travail décent ont suscité une attention nettement moindre. Afin d’inciter une approche plus équilibrée et d’assurer une cohérence accrue des politiques, cette étude recommande que les donateurs accordent davantage d’importance aux autres piliers de l’Agenda pour le travail décent, en particulier le dialogue social et la protection sociale.

Le premier pas pour garantir une approche plus complète en matière de création de travail décent consisterait à mesurer les contributions à chacun de ses quatre éléments constitutifs individuellement. Les moyens nécessaires à cette fin existent dans le Système de notification des pays créanciers (SNPC) de l’OCDE-CAD. Le SNPC devrait contribuer à un meilleur suivi des flux de ressources au bénéfice des différents piliers du travail décent, que ce soit à travers des codes SNPC spécifiques aux piliers ou à travers un « Marqueur Travail Décent » (comparable au Marqueur Égalité Hommes-Femmes déjà en place).

L’étude intégrale est disponible ici.

Source : International Trade Union Confederation.