La CSI appelle à l’organisation d’un sommet des Nations unies destiné à soutenir une taxe sur les transactions financières, afin d’aider le développement et la croissance

Source: CSI

La Confédération syndicale internationale (CSI) appelle les gouvernements à s’engager à mettre en place une taxe sur les transactions financières (TTF) à l’occasion du sommet des Nations unies sur le développement qui se tiendra au mois de septembre, afin d’aider à lutter contre la pauvreté dans le monde et d’accélérer les actions relatives aux emplois et aux changements climatiques.

Ce sommet des Nations unies, qui doit examiner les progrès réalisés en ce qui concerne les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), se tiendra dans un contexte de chômage et d’inégalités mondiaux croissants, et sur fond de revers importants subis par le développement économique dans des pays du monde entier.

« La crise économique mondiale continue de frapper fort, 200 millions de personnes supplémentaires s’étant retrouvées en situation de pauvreté absolue depuis 2008, des millions de jeunes ayant peu ou pas d’espoir de trouver du travail, et les femmes étant plus particulièrement touchées par les pertes d’emplois. Il se peut que la récession soit déjà terminée pour les banques et la finance, mais les perspectives pour l’emploi et les services publics essentiels sont peu réjouissantes, car les gouvernements réduisent les dépenses afin de donner satisfaction aux marchés financiers. Une taxe sur les transactions financières est non seulement judicieuse sur le plan économique, mais c’est aussi une question de justice et d’équité », a déclaré Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI.

Une TTF pourrait lever entre 200 et 900 milliards de dollars US en fonction de la manière dont elle sera structurée et du niveau auquel elle sera fixée, selon la proposition présentée par la CSI et qui sera envoyée aux gouvernements par ses organisations affiliées nationales, en préparation du sommet. Même un faible pourcentage des fonds levés par une TTF aiderait à mettre en place un filet de protection sociale, ce qui favoriserait considérablement la lutte contre la pauvreté. La proposition présentée défend la mesure consistant à placer une TTF au centre d’un ensemble global de mesures qui s’attaquerait également à la fraude fiscale des entreprises et garantirait une réglementation efficace des banques et de la finance.

« Au lieu de se concentrer uniquement sur la réduction des dépenses, les gouvernements doivent augmenter les recettes en vue de garantir l’emploi, les services publics et l’aide au développement. Des pans entiers du secteur financier regorgent d’argent, deux ans seulement après que les contribuables ont dû renflouer les banques mal gérées. Une TTF ne résoudrait pas tous les problèmes de la planète, mais elle constituerait assurément un bon point de départ, car au lieu de servir la spéculation des profiteurs, elle donnerait un coup de pouce à l’économie réelle et aiderait à éviter une double récession qui aurait des conséquences terrifiantes, notamment pour les pays les plus pauvres », a déclaré Mme Burrow.

La proposition présentée par la CSI dans la perspective du sommet expose des politiques et actions détaillées susceptibles de donner un nouvel élan en vue d’atteindre les OMD, qui ont très peu de chances d’être réalisés à l’aide des mesures actuelles, et ce malgré des engagements répétés de la part des gouvernements. Ces politiques et actions vont d’une restructuration importante de l’économie mondiale visant à placer le travail décent au centre de la prise de décisions jusqu’à des actions aux niveaux national et local en vue de lutter contre la pauvreté, la discrimination et l’exploitation. La mise en œuvre du Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT, adopté lors de la Conférence internationale du travail tenue l’année dernière, se trouve au centre des revendications de la CSI pour le sommet des Nations unies, organisé à New York du 20 au 22 septembre.

Pour plus d’informations, veuillez lire la déclaration de la CSI (pdf)