Mille économistes recommandent le taux Robin Hood

Source: Intermón Oxfam

Mille économistes ont adhéré à l’impôt Robin Hood pour les transactions financières spéculatives au moyen d’une lettre remise aux ministres d’Économie du G-20 réunis à Washington. Parmi les signataires, figurent des personnalités académiques d’universités telles que celles d’Oxford, de Cambridge, de Harvard, de Berkeley et de la Sorbonne. 

Le 13 avril, plus de 1.000 économistes de 53 pays ont adressé une lettre aux ministres d’Économie du G-20, qui se sont réunis le jour après à Washington, pour les inciter à mettre en marche le taux Robin Hood en vue de lutter contre la pauvreté, les effets du changement climatique et la réduction des inégalités sociales.  

La missive a également été adressée à l’entrepreneur Bill Gates, à qui le président français Nicolas Sarkozy, en qualité de président du G-20 en 2010, a commandé une étude sur les voies innovatrices de financement au développement. 

Cette initiative a de plus en plus le soutien de gouvernements tels que ceux de France et d’Allemagne, qui appuient la mise en place d’un impôt de 0,05% aux transactions financières spéculatives, et d’économistes de renom tels que les prix Nobel Paul Krugman et Joseph Stiglitz.

Parmi les signataires, Jeffrey Sachs, directeur de l’Earth Institute de l’Université de Columbia et conseiller spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) Ban Ki Moon, Christian Fauliau, ancien responsable à  la Banque Mondiale, Dani Rodrik, de l’Université de Harvard et Ha Joon Chang, de celle de Cambridge, sont à souligner.

 

“Il est temps que le G-20 arrive à un consensus en faveur du taux [Robin Hood] aux transactions financières pour aider les pays en voie de développement qui luttent contre la faim, le changement climatique et la crise économique qu’ils ont provoqués. Ce taux doit contribuer aussi de manière plus juste et efficace à la consolidation fiscale de nos pays”, a dit Sachs.

L’initiative a aussi le soutien de personnalités d’universités espagnoles telles que l’université Complutense, la Pontificia Comillas et celle du Pays Basque. Des économistes d’institutions académiques espagnoles telles que le Real Instituto Elcano et les fondations Alternativas e IDEAS ont également rejoint cette initiative. 

La lettre remise aux ministres rappelle que “la crise a mis en évidence les risques dérivés du manque de régulation de l’activité financière et de la déconnexion de plus en plus croissante face à l’économie réelle. Le secteur financier a maintenant la responsabilité de contribuer à réparer le dommage que ses excès ont causé et de rendre à la société une juste part des bénéfices obtenus. L’application d’un taux de 0.05% découragerait aussi la spéculation excessive qui sont à l’origine des déséquilibres économiques actuels”.

Selon la missive, on pourrait, en appliquant le taux Robin Hood, réunir plus de 300.000 millions d’euros annuels pour aider des milliers des personnes qui souffrent les effets de la crise économique et le changement climatique.

“Le G20 doit écouter ce mouvement international qui grandit chaque jour et auquel viennent s’ajouter les spécialistes en matière économique. La grande quantité d’adhésions de cette initiative, au niveau de l’élite de la pensée économique mondiale, la rend incontestable”, a dit le porte-parole d’Intermón Oxfam, Susana Ruiz.