CIDH exige à l’Argentine de protéger la communauté Toba

(Photo: Agencia Rodolfo Walsh)

Source : CELS

La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) a établi, pendant le mois en cours, des mesures préventives afin de garantir le retour de la communauté La Primavera, de la communauté indigène toba, à son territoire situé à la province de Formosa, en Argentine, après une action menée par le Bureau Général de la Nation et le Centre d’Études Légales et Sociales (CELS), point focal de Social Watch dans ce pays latino-américain.

La Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) a demandé à l’État argentin d’ « adopter les mesures nécessaires pour garantir la vie et l’intégrité physique » des membres de la communauté toba-qom Navogoh « La Primavera ».

Dans une résolution signée jeudi 21,  la CIDH a accordé les mesures préventives qui avaient été demandées par la communauté, avec le soutien du Bureau Général de la Nation et du Centre d’Études Légales et Sociales (CELS).

Pour la CIDH, l’État argentin doit protéger les indigènes contre toute « menace, agression ou harcèlement » de la part des « membres de la police, de la force publique ou d’autres agents de l’État ».  La Commission a demandé également à l’État de garantir que le retour à Formosa du dirigeant de la communauté Félix Díaz et de sa famille, soit en toute sécurité. 

Les mesures préventives ont été demandées après l’expulsion et la répression subies par la communauté le 23 et 24 novembre 2010. Lors de cette brutale opération, deux personnes sont mortes et il y a eu des dizaines de blessés graves ; des enfants, des femmes enceintes et des personnes âgées ont été arrêtés. Les maisons des rebelles ont été incendiées et ils ont perdu leurs objets personnels et leurs documents d’identité.  

La CIDH a demandé aussi à l’État argentin d’informer sur « les actions adoptées visant à effectuer une enquête sur les événements »  qui ont motivé plus tard l’adoption de mesures préventives. Une action pénale a été ouverte auprès de la justice provinciale après la répression ; jusqu’à présent les accusations tombent uniquement sur des indigènes. 

Quelques représentants de la communauté campent à Buenos Aires depuis le mois de décembre. Cette semaine ils ont entamé une grève de la faim et ils ont coupé l’avenue 9 de Julio, l’une des principales de la capitale. Les indigènes exigent le respect d’un accord signé avec l’État national le 30 décembre qui engage le gouvernement à garantir la santé et la sécurité des membres de la communauté. 

La décision de la CIDH crée une nouvelle instance de dialogue entre les indigènes, l’État fédéral et la province de Formosa afin de trouver une solution au conflit. À partir de l’intervention de la Commission, toutes les mesures à adopter doivent être accordées avec les membres de la communauté et leurs représentants.

Lire la requête de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) à l’État argentin, en espagnol et au format pdf, sur : http://www.cels.org.ar/common/documentos/Cidh.qom.cautelares.pdf