Des femmes afro exigent à Cali un engagement contre la double discrimination

Lena Mbaye et Geraldine Dávila
(Photo: Afrocolombianos Visibles

Sources
Asociación Diásporas
Rapport du journal colombien El Informador
Rapport agence EFE
Rapport préliminaire du journal colombien El País

Des femmes noires de l'Amérique latine, les Caraïbes et l'Afrique ont exigé cette semaine à la Communauté internationale et les gouvernements, a la fin de la II Rencontre Internationale de Femmes Afro dans la ville colombienne de Cali, un engagement politique ferme et définitif vers l'équité et la fin de la discrimination.

Le débat de quatre jours a parti de la prémisse que les Américaines d’origine africain souffrent une double discrimination, de genre et de race, a expliqué la présidente du comité organisateur, Consuelo Cruz Arboleda, citoyenne de Cali et coordinatrice de Diáspora, institution avec siège en Espagne et qui organise le forum.

L'absence « de femmes afro dans des instances de pouvoir, publics et privés », oblige à redoubler des efforts pour la conquête « de rendre visible et l'autonomisation, surtout dans les espaces politiques », a soutenu Cruz.

Ces aspirations pourront seulement se limiter à travers des politiques publiques, selon l'activiste. Les propositions élaborées en ce sens par les participants de la rencontre à Cali seront livrées, entre d'autres institutions, à l'Organisation des Nations Unies (ONU) et l'Organisation d'États Américains (OEA).

Le défi est « de renforcer l’engagement politique pour abattre la discrimination », ainsi que promouvoir « la promotion et la visibilité de la réalité latino-américaine, qui est la diversité comme actif social », a dit Pedro Zerolo, fonctionnaire d'Onusida pour l'Amérique latine et les Caraïbes et le représentant a Cali du Mouvement Social du Partido Socialista Obrero Español, dans des déclarations rassemblées par le journal colombien El Informador.

L'I Rencontre Internationale de Femmes Afro a eu lieu à Madrid en 2009. À cette deuxième opportunité, les participantes ont créé un observatoire pour contrôler l'accomplissement des engagements des autorités. Cali est la seconde ville latino-américaine par sa proportion d’afro descendants (26.2% de la population), et la Colombie est le second pays avec ces caractéristiques. Ces conditions ont été déterminantes pour que cette ville remplace comme siège de la conférence à Côte d'Ivoire, dans ce 2011 déclaré par l'ONU Année internationale des afro descendants.

Le maire de Cali, Jorge Iván Ospina, a dit à l'auditoire que les femmes noires figurent entre les personnes de leur secteur les plus touchées par la haute mortalité, la pauvreté extrême, le mauvais traitement et le déplacement, situation qui oblige à la société de Cali « à se regarder à l'intérieur ».

Entre les participantes nationales ont figuré les ex congressistes María Isabel Urrutia et Piedad Córdoba; la maire de Carthagène, Judith Pinedo Flórez ; la représentante de la Direction de Communautés Noires Afro colombiennes « Raizales » et « Palenqueras » du Ministère de l’Intérieur Vanesa Palomeque, et l'actrice, mannequin  et  chef d'entreprise Belky Arizala.

Des figures étrangères  ont aussi assistés comme la fonctionnaire espagnole Laura Ceara, directrice de l'Institut gouvernemental de la Femme ;  l’espagnole Maria Tejada Gámez ; Elizabeth Viveros (Équateur), Cecilia Moreno Rojas (Panama), Lena Mbaya, Mariama Badji (toutes les deux du Sénégal), Khady Sakho (France-Sénégal) et Elizabeth Suárez García (Uruguay), Kathurima Winnie-Imanyara (Kenya), entre beaucoup de d'autres.

La fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur Vanesa Palomeque a assuré que depuis le gouvernement et le Congrès législatif il est nécessaire de prendre des mesures qui garantissent l'inclusion des femmes. Malgré le taux élevé  de chômage  et l’inégalité  sociale, elle a ajoutée, « avant nous étions invisibles et il y a maintenant des espaces comme cette rencontre, qui servent à rendre les problèmes visible ».