L'Egypte : Menace contre les droits des Femmes

Photo : New Woman Foundation

Source: SIAWI

Un projet de loi proposé par un juge de l'Egypte qui restreindrait la garde des mères sur leurs enfants, ordonnerait l'obéissance de l’épouse aux intentions du mari et interdirait des cosmétiques traditionnels a résulté en la protestation d'organisations de la société civile par son contenu contraire aux droits des femmes.

Le président du Tribunal d'Appels de Famille, Abdallah El Baga, a élevé son projet au gouvernement avec l'argument que la reconnaissance des droits des femmes correspond à des initiatives de Susan Mubarak, conjointe de l’ancien président Hosni Mubarak. Le magistrat a soutenu que le pays doit se débarrasser de tout héritage du régime renversé.

Une déclaration à ce sujet émise la semaine dernière par une coalition d'organisations non gouvernementales exprime ce qui suit :

Les ONG signataires expriment sa préoccupation et une grande colère envers le projet de Loi du Statut Personnel que le conseiller Abdallah El Baga, président du Tribunal d'Appels de Famille, a présenté avec le titre « 25 janvier » au premier ministre Essam Sharaf.

Le projet inclut sept articles, le premier interdirait l'utilisation du Khol [crayon d'yeux dont l'utilisation remonte à l'Ancienne Egypte]. Le troisième marque la fin  de l’autorité parentale de la mère quand l’enfant garçons a 7 ans et la fille 10 ans.

L'article 4 assigne au père la garde éducative exclusive. L'article 5 ordonne l'utilisation de la force et l'interruption des pensions au cas où l’épouse n’obéit pas son conjoint.

Les ONG signataires rejettent complètement ce discours, qui représente un effondrement des avances qu'a obtenu l'Egypte en matière de droit de famille et que non seulement nie la dignité des femmes, mais aussi contredit le meilleur intérêt des enfants, la législation divine et les conventions sur les droits humains ratifiés par le pays.

Ils rejettent aussi l'approbation de toute loi, en général, et en matière civile en particulier dans le cadre de manque de sécurité juridique, l'absence de législations et l'instabilité ministérielle qu'affronte l'Egypte dans cette étape. Contrairement à ce que certains affirment, toutes les lois de famille approuvées dans les derniers temps n’ont jamais été rédigés pour satisfaire Susan Mubarak, mais par des demandes sociales transformées en réalité après une longue lutte des organisations de défense de la famille et spécifiquement des femmes.

Nous devons aussi indiquer qu'il existe une grande quantité de visions alternatives qui cherchent à la réalisation de l'égalité, la justice et la dignité de la famille égyptienne, à travers le lien de différentes responsabilités et de droits dans le cadre des intérêts de toutes les parties, dont on souligne ceux des enfants.

Toutefois, toutes ces visions doivent être exposées à un grand débat social en en tenant compte du fait que tout changement dans le droit civil doit apparaître à travers une vision incluse qui prend en considération les principaux événements socio-économiques qui ont eu lieu depuis l'émission de la Loi du Statut  Personnel  au début du dernier siècle, et avec la considération des principes suprêmes de la Sharia [loi islamique] pour atteindre la justice et l'équité pour tous les membres de la famille. 

Par conséquent, les ONG qui signent cette déclaration exigent du gouvernement du Dr. Essam Sharaf ne pas céder devant les pressions qui prétendent utiliser l'atmosphère démocratique que la révolution a créé pour essayer d'approuver des lois contraires à la justice et l'égalité.

Association Égyptienne pour la Promotion de la Participation Communautaire 

L'Alliance de Femmes Arabes
Nazra pour Études Féministes (Nazra for Feminist Studies)
Fondation nouvelle femme 
Forum de la Femme et la Mémoire
Fondation Égyptienne pour le Développement de la Famille 
Centre pour l'Assistance Légale des Femmes 
Techniques Appropriées de Communication pour le Développement (ACT, par ses sigles en Anglais) 
Centre  Caire pour le Développement  (Cairo Center for Development)