PNUD 2010 Rapport intègre une nouvelle mesure d’inégalité de genre

Le Rapport sur le développement humain 2010, publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), introduit trois mesures innovantes s’inscrivant en complément du traditionnel indice de développement humain (IDH) utilisé par le Rapport : l’IDH ajusté aux inégalités, l’indice d’inégalité de genre et l’indice de pauvreté multidimensionnelle.

Le Rapport 2010, intitulé La vraie richesse des nations : Les chemins du développement humain, introduit l’IDH ajusté aux inégalités, une mesure du développement humain tenant compte des inégalités. Dans des conditions de parfaite égalité, l’IDH et l’IDH ajusté aux inégalités sont identiques. L’IDH pour un individu moyen est inférieur à l’IDH total lorsque sont présentes des inégalités au niveau de la distribution de la richesse, de l’éducation et des revenus. Plus l’IDH ajusté aux inégalités est faible (et plus la différence entre IDH ajusté aux inégalités et IDH est grande), plus les inégalités sont importantes. L’IDH ajusté aux inégalités indique que dans de nombreux pays, en dépit d’une hausse de progrès moyens dans l’ensemble en termes de développement, un bien trop grand nombre d’individus sont laissés-pourcompte.

L’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), qui s’inscrit en complément des mesures de la pauvreté fondées sur les revenus. L’IPM identifie les déprivations dans les mêmes dimensions que l’IDH – santé, éducation et niveaux de vie – et indique le nombre d’individus « multidimensionnellement » pauvres et les déprivations dont ils souffrent au niveau des ménages. L’IPM utilise 10 indicateurs ; un ménage est considéré pauvre s’il souffre de déprivations dans plus de trois de ces domaines. L’IPM peut être explosé par région, ethnicité et autres groupements, ainsi que par dimension. Il peut également être adapté plus avant pour un usage au niveau national.

Le Rapport 2010 introduit également l’indice d’inégalité de genre (IIG), une nouvelle mesure construite sur le même modèle que l’IDH et l’IDH ajusté aux inégalités, avec pour objet d’exposer les différences entre hommes et femmes dans la distribution des progrès.

Mesurant divers indicateurs, dont les taux de mortalité maternelle et la représentation parlementaire des femmes, l’IIG révèle que : 

• L’inégalité de genre varie énormément d’un pays à l’autre, les déficits du progrès dus à l’inégalité de genre s’échelonnant de 17 pour cent aux Pays-Bas à 85 pour cent au Yémen.

• Les 10 pays les moins égalitaires sur ce front sont (dans l’ordre descendant) le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Libéria, la République centrafricaine, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Afghanistan, le Mali, le Niger, la République démocratique du Congo et le Yémen, avec un IIG moyen de 0,79. Les sociétés les plus égalitaires d’après l’IIG sont les Pays-Bas, le Danemark et la Suède.

• Dans les pays caractérisés par une distribution inégale du développement humain, l’inégalité de genre est elle aussi très marquée. De même, dans les pays à forte inégalité de genre, le développement humain est inégalement distribué. Les pays très peu performants dans les deux catégories comprennent la République centrafricaine, Haïti et le Mozambique.

• Des pays à IDH élevé, le Qatar est le plus éloigné de l’égalité de genre ; le Burundi est le plus proche parmi les pays à faible IDH, et la Chine parmi les pays à IDH moyen.

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Social Watch a été un pionnier dans la surveillance des inégalités de genre en développant son indice d'equité de genre (IEG) qui est basé sur les informations disponibles qui peuvent être comparées au niveau international permettant de classer les pays selon une sélection d'indicateurs d'equité de genre dans trois dimensions: l'éducation, la participation et l'autonomisation économique.