Tanzanie: Société civile demande du temps pour discuter une révision constitutionnelle

Source : Rapport du journaliste Edwin Agola pour le journal The Guardian

Le gouvernement de Tanzanie devrait accorder plus de temps à l’actuel processus de révision constitutionnelle pour faciliter la participation citoyenne, a averti le chapitre national du Réseau d’ONG de l’Afrique Australe pour les droits de l’homme (SAHRINGON), point focal de Social Watch dans ce pays. La police a lancé des gaz lacrymogènes la semaine dernière près du parlement, lorsque des étudiants essayaient de participer à une audience publique. Le Réseau d’ONG de l’Afrique Australe pour les droits de l’homme (SAHRINGON) a exigé au gouvernement de ce pays plus de temps pour collecter des opinions, lors des audiences publiques, à propos d’un avant-projet d’amendement constitutionnel ; trois jours à peine sont prévus pour ces audiences, a informé le journal The Guardian jeudi dernier. 

La coordinatrice nationale de SAHRINGON, Martina Kabisama, a dit à la presse mercredi dernier que trois jours ne sont pas suffisants pour que la société de Tanzanie apporte ses opinions.

Kabisama a affirmé que l’organisation qu’elle coordonne est “bouleversée” et “sous tension” à cause de ces événements. “On dirait une mesure délibérée pour nier au public l’opportunité de faire son apport” au processus, a-t-elle ajouté.

La semaine dernière, la police a lancé des gaz lacrymogènes afin de disperser les étudiants qui essayaient d’entrer à Msekwa Hall, siège du parlement national à la ville de Dodoma, alors que l’audience à Dar es-Salaam, siège du gouvernement, a été annulée car les cantiques des manifestants ont interrompu la transmission des délibérations.

La ministre des Affaires constitutionnelles et Justice, Celina Kombani, a affirmé que les trois jours sont à peine l’instance initiale du processus. Par contre, une coalition de 20 organisations non gouvernementales dénommée Plateforme Constitutionnelle a averti, à travers son président, Israel Ilunde, que “même l’instance initiale devrait être inclusive”.

Selon Ilunde, les salles d’audiences dans les locaux du Parlement et du Pouvoir Exécutif, où celles-ci se tiendraient, auraient à peine de la place pour accueillir moins de 500 personnes.