Argentine: la communauté indigène La Primavera (le Printemps) a élu un représentant.

Félix Díaz. (Photo: Agencia Walsh)

Source: CELS

On Les membres de la communauté indigène toba-qom « La Primavera » de la province argentine de Formosa ont effectué, samedi 25 juin, un acte sans précédents: l’élection de leur représentant auprès de l’État national et des autorités provinciales. Le Centre d’études légales et sociales (CELS), point focal de Social Watch, a participé, en tant qu’observateur, à ce processus au cours duquel Félix Díaz a été élu.  

Plus de 80 pourcent des 1.256 membres figurant sur le registre d’électeurs a voté au cours d’un processus qui a été net et clair et sans aucune sorte d’irrégularité. Díaz a obtenu 610 votes face aux 369 de Cristiano Sanabria et devra mener à bien des gestions et des négociations pour restituer et retenir les terres appartenant à la communauté.

Cette semaine même, le tout nouveau représentant de « La Primavera » s’est inscrit au Registre national des communautés indigènes (RENACI).

Les élections ont été organisées par une table de dialogue composée de représentants de la province et du gouvernement fédéral, du bureau du Défenseur du peuple, du bureau du Défenseur général de la Nation et des organisations de la société civile.

Le directeur du programme des Droits économiques, sociaux et culturels du CELS, Diego Morales, a fait partie du Bureau électoral en qualité d’observateur et a affirmé que « l’élection s’est déroulée en toute tranquillité, sans aucun type de pression, car les deux groupes avaient eu du consensus ». 

Pour Morales, cette élection représente un pas fondamental pour que « les quom puissent discuter et parvenir à une solution au conflit de fonds qui plane autour des terres traditionnelles qui leur appartiennent ».

La Commission Interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) avait demandé au mois d’avril à l’État argentin d’« adopter les mesures nécessaires pour garantir la vie et l’intégrité physique » des membres de la communauté toba-qom « La Primavera ». Dans sa résolution, la CIDH a ordonné d’adopter les mesures de prévention qui avaient été demandées par la communauté, sous le parrainage du Bureau du Défenseur de la Nation et du CELS.

Pour la Commission, l’État argentin doit protéger les indigènes « contre toute possible menace, agression ou harcèlement de la part des membres de la police, de la force publique ou d’autres agents de l’État ». Díaz avait dû quitter la province à cause des menaces subies contre sa personne et sa famille, raison pour laquelle, la CIDH a appelé également l’État à garantir le retour de celui-ci en toute sécurité. 

Les mesures de prévention ont été demandées après l’expulsion et la répression subie par la communauté en novembre 2010. Lors de cette opération, deux personnes sont mortes, il y a eu des dizaines de personnes grièvement blessées, des enfants –filles et garçons-, des femmes enceintes et des personnes âgées ont été arrêtés. En outre, les maisons des rebelles ont été incendiées et ils ont perdu leurs objets personnels et leurs documents d’identité.