Semaine de mobilisations pour justice climatique
Published on Mon, 2011-11-21 07:55
La société civile mondiale ne reste pas les bras croisés devant la stagnation apparente des négociations vers la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, qui commencera le 28 à Durban, Afrique du Sud. En plus de lancer un appel d'alerte pour forcer les pays industrialisés à renouveler leur compromis de réduire leurs émissions de gaz serre, des douzaines d'organisations préparent des mobilisations pour la justice climatique partout dans le monde pour cette semaine, avant la conférence. Ces organisations ont manifesté leur alarme devant la stratégie du Nord industriel vers la Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique, consistant à dissoudre le Protocole de Kyoto qui oblige aux pays riches signataires à réduire leurs émissions de gaz serre, obligation dont ils prétendent remplacer par « des objectifs volontaires » de réduction. Les institutions qui ont adhéré à l’appel ont signalé que « les gouvernements des pays industrialisés ont essayé de retourner les principes de la Convention et démonter les accords existants ». Parmi leurs réclamations, ils exigent une réduction radicale des émissions de gaz serre, juste et équitable, et qu'on néglige les « fausses solutions » comme le commerce de carbone et les mécanismes de marché relatifs aux forêts, le sol et l'eau, la géo-ingénierie à grande échelle, l'énergie nucléaire, les grands barrages et les agrocarburants. Les organisations de la société civile postulent, en outre, que les pays industrialisés financent, en accord avec leur responsabilité historique, le coût que signifie aux nations en développement l'impact du changement climatique, sans que cela produise de nouvelles dettes et « à travers un fonds mondial démocratique et responsable qui soit indépendant d'autres institutions financières internationales ». Cette « Campagne Mondiale pour la Justice Climatique » coïncide avec le prononcé au début de mois des ministres du Brésil, de la Chine, de l'Inde et de l’Afrique du Sud (groupe connu par les sigles BASIC), réunis à Pekin, selon lequel « la priorité essentielle pour le succès à Durban » est « une seconde période d’engagements » de réduction d'émissions de la part des pays industrialisés après l'échéance du Protocole de Kyoto l’année prochaine. A la réunion ont participé comme observateurs des représentants du Groupe des 77, le Groupe Arabe et l'Alliance de Petits États Insulaires. En outre, le Groupe africain, les Pays Moins Avancés et l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) ont formalisé le mois dernier au Panama une alliance pour exiger à Durban le renforcement du régime de réduction d'émissions décidée à Kyoto en 1997 et un financement adéquat pour que les nations du Sud en développement affrontent l'impact du changement climatique. Voici le texte de la déclaration des organisations de la société civile.
Campagne mondiale pour exiger la justice climatique Nous sommes des mouvements et organisations engagés dans de nombreuses luttes par un monde nouveau, un monde où les nécessités, les intérêts, droits et aspirations de tous les peuples ont priorité devant le profit des corporations et les excès des élites. Pendant l'année que nous avons devant nous, notre solidarité et action collective sont extrêmement cruciales. Le changement climatique a déjà des impacts dévastateurs à l'échelle mondiale et il s’accélère. La marge que nous reste pour empêcher que des situations cruciales de rupture surviennent et pour arrêter la catastrophe climatique s’est rapidement réduite. Le changement climatique est beaucoup plus qu'une multiplication de la souffrance de personnes déjà accablées par les injustices de la faim, les privations et la violation des droits de l’homme. C'est une crise que menace aussi d'exterminer de vastes populations et changer profondément la vie dans la Terre. Nous devons agir avec clarté, cohésion et colère si nous voulons stabiliser le système du climat dans la planète et assurer un monde juste et soutenable. Tout comme d'autres crises mondiales, le changement climatique présente principalement de structures économiques et sociales historiquement inégales, des pratiques et politiques promues par des pays riches, industrialisés, et de systèmes production et consommation que sacrifient les nécessités de la majorité en fonction des intérêts d'une minorité. Les peuples touchés du monde ont très peu de responsabilité dans la crise climatique et toutefois souffrent ses pires effets et manquent des moyens pour lui faire face. Confronter ces défis exige une transformation sociale profonde dans tous les pays et dans tous les niveaux : local, national et mondial. Cela exige un changement rapide vers des systèmes et des méthodes de production et consommation qui soient compatibles avec les limites de la planète et visent à satisfaire les nécessités des peuples, au lieu de la recherche insatiable du profit. Une partie du processus d'une transformation sociale profonde résulte de lutter pour des résultats immédiats concrets, en termes de réductions radicales d'émissions de gaz d'effet serre ainsi que de permettre que les gens puissent le faire face aux impacts de la crise climatique. C’est à cause de tout cela que nous sommes embarqués dans la lutte pour une architecture climatique internationale qui se base sur la science, l'équité et la justice. Les gouvernements réunis cette année à Durban pour la Conférence des Nations Unies sur le Climat doivent mettre fin à des années de retards, et remplir finalement leur obligation morale, historique et légale.
Au lieu d'honorer ses responsabilités historiques et ses compromis légaux, les gouvernements des pays riches industrialisés ont essayé de retourner les principes de la Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique et de démonter les accords existants. Cette tentative, qui a commencé avec l’Accord de Copenhague, a été approfondie avec les résultats de Cancún et pourrait arriver à son aboutissement à Durban. Parmi d'autres choses, ils essayent d'imposer un système national de « promesses et révisions », de déréglementer les normes multilatérales sur le climat et de promouvoir de fausses solutions comme l'expansion des marchés de carbone. À ces tentatives nous devons opposer une résistance chaque fois plus ferme. Comme une partie d'une lutte plus vaste pour atteindre la justice climatique, indemniser [aux peuples touchés] par la dette climatique et obtenir une transformation mondiale profonde, nous exigeons de tous les gouvernements que, pour que les négociations internationales aient une certaine signification, arrivent à des résultats que :
* Empêchent un changement climatique catastrophique et assurent une distribution juste et équitable de la radicale réduction d'émissions.
* Finissez avec les fausses solutions.
* Assurez un financement adéquat et approprié sur la base de la responsabilité des pays envers la dette climatique et l'obligation d'indemniser tous les peuples touchés. Les pays industrialisés riches doivent couvrir tous les coûts qui résultent de permettre que les peuples des pays en développement et d'autres Communautés touchées fassent face aux impacts du changement climatique (y compris des pertes du passé, du présent et les futures), ainsi que les coûts de permettre que les pays en développement changent à des systèmes post-carbone équitables et soutenables. Le financement climatique ne doit pas adopter la forme d'instruments qui produisent des dettes et devrait être canalisé à travers un fonds mondial démocratique et responsable qui soit indépendant d'autres institutions financières internationales et qui soutient les principes d'un accès direct et défini par les pays, avec des décisions participantes sur l'utilisation des fonds. * Assurez des transferts de technologies appropriées sans barrière de propriété intellectuelle. * Avancez dans la transformation de systèmes post-carbone équitables et démocratiques. Nous exhortons tous les mouvements, organisations populaires, groupes de la société civile et tous les citoyens avec conscience à se joindre dans une Campagne Mondiale pour Exiger de la Justice Climatique. Entamons ensemble cette campagne avec des mobilisations coordonnées dans une Semaine d'Actions Mondiales pour la Justice Climatique, du 20 au 26 novembre. Liste initiale de mouvements et d’organisations participantes Africa Trade Network; African Water Network (AWN) Etats-Unis et Europe Afrique Amérique latine et les Caraïbes Bangladesh Inde Indonésie Malaisie Nepal Pakistan Sri Lanka Les Philippines Plus d'information Ce rapport se base sur les données des sources suivantes: |