Régime bahreïni accuse les médecins qui ont assisté à des victimes de la répression

 (Photo: BNA)

Le tribunal militaire bahreïnite  a accusé 24 médecins et 23 infirmières,  ambulanciers et administrateurs qui ont assisté à des victimes des forces de sécurité « pour leur implication dans les récents troubles déplorables », a déclaré  le ministre de la Justice, des affaires islamiques et des fonds de dotation, bin Khalid Sheikh Ali Al-Khalifa, mardi dernier.

Mais Richard Sollom, directeur adjoint de médecins pour les droits de l'homme, a assuré que ceux qui ont été accusés « ont fourni des soins éthiques et ont sauvé la vie de manifestants qui ont été abattus et blessés par les forces de sécurité ». « Ce sont des fausses accusations. Je ne crois pas le gouvernement ait le fondement pour  celles-ci," a dit Sollom au journal britannique The Independent.

Au moins 21 personnes ont été tuées au cours de la répression, conformément à la version plus autoritaire divulguée par la société de droits de l'homme de Bahreïn, un point focal de Social Watch dans ce pays.

Sheikh Khalifa a dit que les accusés « personnel médical et paramédical s'est impliqué dans des activités qui clairement s’opposaient a la norme de travail médical et de l'éthique », car « leurs pratiques ont violé toutes les normes humanitaires et les valeurs de authentique citoyenneté, religieuses, éthiques et  se sont transformés en crimes barbares ».

Le ministre a fait valoir que le bilan officiel " 33 personnes — 16 manifestants, 4 « martyrs du devoir », parmi les policiers, les neuf citoyens et les étrangers tués en raison d'actes terroristes, en plus de quatre autres qui ont décédé pour diverses raisons, y compris les accidents de voiture et une angina pectoris".

La version diffusée par BNA dit que ceux qui sont accusés de «  prendre le contrôle total » du bâtiment médical de Salmaniya, le plus grand hôpital du pays et de "l’utiliser"  "largement pour les activités des saboteurs qui cherchaient à  répandre le chaos, provoquer des perturbations et des ennuis et créer la sédition" et « pour stocker des armes ». 

Selon le ministère, les défendeurs ont également exagéré  les chiffres pour «produire des fausses statistiques » et « ne permettait pas le traitement de certains citoyens et résidents basés sur leurs affiliations ».

Au contraire, les médecins pour les droits de l'homme ont déclaré qu’il y a « des preuves solides des  attaques systématiques et coordonnées  contre le personnel médical en raison de leurs efforts pour fournir des soins aux manifestants blessés », rapporte la BBC

« Les résultats de nos constatations nous conduisent vers une conclusion tout à fait différente, » dit Sollom  a l’Agence de presse Reuters. « Ces médecins ont fournis des soins médicaux pour les manifestants, parfois des sauve- vie, pour ceux qui étaient abattus par la police. Ils sont entrain de tergiverser tout. »

La version des événements des Médecins pour les droits de l'homme  est compatible avec l'un des premiers rapports publiés le 23 février par la société de droits de l'homme de Bahreïn, qui stipule que les « attaques contre le personnel médical qui essayaient d'aider les manifestants blessés dans la matinée du 17 février après les attaques sur les manifestants » et dans les « tentes de secourisme mises en place par des manifestants » comme un des nombreux « graves abus des droits de l'homme  commis par les forces de sécurité bahreïni ». Le rapport mentionne que les actes de répression ont inclus "l’interdiction  aux ambulances d'atteindre les manifestants blessés et morts sur la place de Pearl, ce qui a augmenté le nombre de morts".

Le gouvernement a aussi annoncé qu'a l'intention de juger 50 travailleurs médicaux de « promouvoir les efforts visant à faire tomber le gouvernement » et d'être impliqués dans un « complot subversive ». 

Sources : 
Bahrain News Agency: http://bit.ly/mDEmOY 
Société de droits de l'homme de Bahreïn: http://bit.ly/jzZSyz 
Reuters: http://bit.ly/lsCw2K
The Independent: http://ind.pn/jNdLdZ
BBC: http://bbc.in/ja7BN5


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