Bahreïn : arrestation d’un militant de premier plan

Nabeel Rajab. (Photo : BCHR)

Nabeel Rajab, directeur du Centre bahreïnite des droits humains, a été arrêté samedi 5 mai à l’aéroport international de Bahreïn pour des tweets qu’il avait publiés. Il a été accusé d’ « insultes à une institution nationale » et risque d’être soumis à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements, selon Amnesty International.

Rajab a été appréhendé samedi dans la soirée après avoir atterri à l’aéroport à Manama, la capitale. Il arrivait du Liban, où il avait participé à un atelier sur les droits humains. Il a été conduit au poste de police d’al Houra, et a comparu le lendemain devant un représentant du ministère public.

Le 26 avril, Rajab avait été convoqué au parquet pour y être interrogé en relation avec une plainte déposée par le ministère de l’Intérieur contre lui. Il n’a pas répondu à cette convocation parce qu’il était sur le point de se rendre à l’étranger. Rajab a été inculpé pour « insultes à une institution nationale » (le ministère de l’Intérieur) pour ses tweets.

Il a déclaré au procureur qu’il est l’auteur de tous les tweets publiés sur son compte, mais a refusé de répondre à d’autres questions. Le procureur a alors émis un ordre de détention pour une durée de sept jours, le temps que l’enquête soit menée. Rajab est incarcéré au poste de police d’al Houra et a reçu la visite de sa famille et de son avocat.

Dimanche 6 mai, Rajab a également été conduit devant une juridiction inférieure pour une autre affaire ; il est ainsi accusé d’avoir appelé des gens à se joindre à lui lors de défilés illégaux contre le gouvernement. Le procès est ajourné jusqu’au 22 mai.

Rajab a précédemment été victime de mauvais traitements. Le 6 février 2012, il participait à une manifestation lorsque des policiers antiémeutes lui ont donné plusieurs coups de matraque au visage, à la tête et dans le dos. Il a été brièvement hospitalisé afin d’être soigné.

« Il s’agit de la dernière manœuvre en date des autorités bahreïnites visant à faire taire les voix discordantes dans le pays », a déploré Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. « Rajab est un prisonnier d’opinion et doit par conséquent être libéré immédiatement et sans condition. »

La Fédération internationale des droits de l’homme, dans lequel Rajab est le secrétaire général adjoint, ont condamné l’arrestation. “La fédération exige la libération immédiate et inconditionnelle de Rajab et d’autres défenseurs des droits alors qu’il semble que ces harcèlements judiciaires visent à placer les Noirs contre les activités relatives aux droits de l’homme», le groupe basé à Paris, a déclaré.

Sources
Amnesty International : http://bit.ly/IUTjbb
Française Nouvelles : http://bit.ly/J50gWb