Eritrea

Photo : UNICEF/Lemoyne

Les Erythréens fuyant la menace d’un régime répressif sont des réfugiés et nécessitent protection, selon un lettre ouverte aux parlementaires suisses écrit par l’anthropologue suisse David Bozzini, la professeur d’anthropologie Tricia Redeker Hepner (Amnesty International USA) et M. Wolde-Yesus Ammar (activiste pour le changement démocratique en Erythrée.

Porté aux nues à une époque comme un des États les plus prometteurs d’Afrique, le pays est peu à peu devenu la victime d’un régime autoritaire et militaire. L’Erythrée a rapidement atteint des niveaux intolérables de répression politique d’où une extrême pauvreté et « l’anomie sociale », un environnement qui empêche de respecter les engagements en termes de développement durable pris au niveau international, la croissance économique et le progrès. L’obstacle essentiel de la répression politique ne peut être renversé qu’avec l’aide de la pression extérieure exercée sur le Gouvernement érythréen.
Pendant presque 20 ans l’Érythrée a été sous la conduite d’un Gouvernement surgi d’un mouvement de libération et dont le droit de gouverner n’a pas été confirmé par des élections libres et équitables. La répression politique pendant la première décennie du nouveau millénaire est plus flagrante que jamais. Le Gouvernement ne cesse de frustrer les desseins économiques et de développement de la population. Vu les nouvelles sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU au mois de décembre 2009, la récupération économique et le développement social continueront d’être des buts inaccesibles.
Sans constitution ni Parlement qui fonctionnent, sans système judiciaire indépendant ni presse libre et sans transparence administrative, l’Erythrée, le pays le plus militarisé du monde, manque de mécanismes nécessaires pour aborder la crise mondiale. La récession de l'économie mondiale a fait chuter les envois de fonds vers le pays, tandis que les prix des aliments et du carburant ont subi une montée fulgurante. L'Erythrée a besoin d'une transition immédiate à un système démocratique de gouvernance avec le soutien de la Communauté internationale. L'aide humanitaire supervisée par les ONG internationales indépendantes semble être le plan d'urgence le plus efficace pour sauver les vies de la population sans défense.


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