Afrique : Le cauchemar de la grossesse

Une femme et son bébé, à l’hôpital
public de Makeni, Sierra Leone.
(Photo : Nancy Palus/IRIN)

La fuite des cerveaux, le manque d'installations appropriées, équipement et  médicaments et l'inégalité dans l'accès aux services entre les populations rurales et urbaines empêchent l'Afrique d'atteindre les OMD liés à la santé, a averti le Third World Network-Africa (TWN-A, organisation basée à Accra qui intègre Social Watch). Les gouvernements devraient se centrer "comme une affaire d'urgence" sur les services de soins de santé maternelle et infantile comme première étape.

« Des ressources humaines-médecins, infirmières, ambulanciers, qui sont soit  peu nombreux ou qui ont émigré pour chercher des meilleures opportunités dans le monde occidental, les infrastructures sous la forme d'équipement médical et les prestations médicales qui ne correspondent pas aux exigences de la population il y a une grande insuffisance, » explique dans son éditorial de l’African Agenda, un hebdomadaire bimensuel publié par TWN-A.

La dernière édition de l’Etat de la pratique des Sage-femme dans le monde, publié par le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), affirme que une tous les 31 femmes enceinte en Afrique subsaharienne meurt de causes liées à leur grossesse ou pendant l’accouchement, contre une tout les 43 000 dans le monde industrialisé. « La grossesse, qui devrait être une occasion joyeuse, tend à  devenir une expérience cauchemardesque, » regrette African Agenda.

Le rapport ajoute que 358 000 femmes meurent chaque année pendant leur grossesse ou pendant l’accouchement, deux millions de nouveau-nés meurent dans les 24 premières heures de vie et il y a 2,6 millions de mortinaissances, essentiellement en raison des faibles ou nuls soins de santé. Encore, environ huit millions souffrent de maladies graves et des handicaps pour toute la vie à la suite de complications au moment de la naissance. Le risque de mortinatalité pendant l'accouchement pour la femme africaine est 24 fois plus élevé que pour une femme dans un pays à revenus élevés.

La plupart de ces décès serait évitable si les gouvernements africains investissaient dans les ressources humaines et les infrastructures, selon  l’African Agenda.

La publication de TWN-A  note certaines améliorations récentes dans le taux de mortalité maternelle du pays en Gambie et au Malawi, mais une situation désastreuse persiste au Liberia, Sierra Leone, au Niger et au Mali, parmi d'autres. Un rapport de 2010 sur la Sierra Leone a montré que 12 femmes meurent chaque mois dans un hôpital à Freetown, la capitale, pendant leur accouchement. « On peut imaginer la situation dans les zones rurales, » évalue African Agenda

Des 33 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde, 22 millions vivent en Afrique subsaharienne (67 %). L'Afrique du sud est la sous-région la plus touchée, où la prévalence variant entre 2,8 % et 39 %, selon a rapporté le mois dernier à Luanda le directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique, Dr. Luis Sambo.

Les efforts ont résulté en environ 25 % de réduction du nombre de nouveaux cas de VIH dans 22 pays d'Afrique, a dit Sambo. « À la fin 2009, plus de 3,9 millions de personnes vivant avec le VIH dans la région africaine recevaient un traitement antirétroviral, ce qui représente un 37 %  des gens atteints contrairement à seulement 800 000 personnes  en traitement en 2005, » a-t-il ajouté.

Il est prévu que, au niveau mondial, les décès par des maladies non transmissibles, augmenteront encore de 17 % au cours des 10 prochaines années, mais la plus grande augmentation (27 %)  sera dans la région de l'Afrique, ont averti les experts de l'ONU à l'Assemblée générale le mois dernier.

Le Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique a appelé plus tôt cette année pour une action urgente pour traiter les principales maladies non transmissibles et des conditions de priorité qui représentent « un défi important » à des gens de la région de l'Afrique : maladies cardiovasculaires, diabète, le cancer et les maladies respiratoires chroniques, les maladies du sang (en particulier drépanocytose), la santé mentale, la violence et les blessures.

 

Un tous les huit êtres humains vivent dans la région africaine établie par l'OMS, mais  46 pays concentrent 71,1 % des maladies transmissibles du monde, selon l'Atlas des statistiques de la santé de la région africaine 2011. La prévalence du VIH chez les personnes âgées de 15 - 49 ans était de 4,9 % en 2007, comparativement à 0,8 % au niveau mondial.

Le sous-continent est très loin d'atteindre les OMD (Objectif du Millénaire pour le Développement) liés à la santé d'ici 2015. En 2009, 22 % des enfants âgés de moins de 5 ans avaient un poids insuffisant, et l'objectif est de 13 %. Le taux de mortalité descendit à 118 enfants de moins de 8 ans pour 1.000 naissances vivantes, plus que doubler la cible des 55 par 1.000. Seulement 34 % de la population dont jouit l'assainissement amélioré en 2008, et l'objectif est de 65 %.

L'étude d'UNFPA indique que jusqu'à 38 des 58 pays africains analysés  pourraient manquer d'atteindre l'objectif de 95% d'accouchements assurés par des techniciens avec formation pour 2015, à moins que 100.000 sages-femmes formées ne s'incorporent,  dans tous les territoires et qu’on encourage sa permanence.

En 2007, les 46 gouvernements de la région africaine ont à peine investi 9.6% de leurs budgets dans le secteur de la santé, quand dans le reste du monde la moyenne s'élèvera à 15.4%.

« Atteindre les objectifs du millénaire en matière de santé  est un grand défi pour la majorité des gouvernements de l'Afrique, mais c'est la seule alternative si on veut non seulement assurer aux citoyens une vie de qualité mais aussi une force de travail capable d’une contribution significative au développement économique »,  signale l'éditorial d'African Agenda.

 

La publication de TWN-A observe que le mauvais exercice économique du continent pendant les années 80 et 90 a dérivé dans une réduction des frais publics dans le secteur de la santé, ce qui est a eu pour conséquence « non seulement  un épuisement de l'infrastructure mais aussi  l'exode de personnel, qui n'a pas pu lui faire face à la chute des rémunérations et à la détérioration de l'ambiance de travail ».

« Il y a un consensus généralisé dans lequel cet exode a amélioré les ressources humaines des pays industriels », ajoute l’éditorial. « Pour inverser l'état alarmant du secteur de la santé en Afrique, l'attention maternelle et infantile demande spécialement un grand effort. Dans cette direction, comme question urgente, il est nécessaire d'améliorer la santé des femmes enceinte. »

« L'infraction disproportionnée entre la structure de santé entre les secteurs ruraux et urbains de l'Afrique doit être réduite pour diminuer la haute mortalité maternelle et de nouveaux- nés. De bonnes routes, des bonnes écoles, des bonnes installations de santé, une attention de bonne qualité et l'action d'un personnel adéquat et efficace seraient des apports pour améliorer la santé, spécialement pour les femmes enceintes. En outre, il est nécessaire d'augmenter la quantité de spécialistes comme les gynécologues,  les pédiatres et les sages -femme. Celles-là doivent être les priorités des gouvernements africains, ajoutées à avoir plus d'institutions qui offrent de la qualification, des  rémunérations adéquates et des  meilleures installations », selon African Agenda.

Cette information se base sur les données des sources suivantes :
TWN-A, en anglais: http://bit.ly/kP2Z8e
Bureau Régional de l’  OMS pour Afrique, en anglais: http://bit.ly/cuBQkB