« Chiens invisibles » à Davos : Multinationales en laisse

Action "Chiens invisibles", (Photo:
Eliane Baumberger/Alliance Sud)

L’alliance « Droit sans frontières » et la Coalition Européenne pour la Responsabilité Sociale et environnementale des Entreprises (ECCJ) ont organisé une manifestation sous le slogan « Multinationales en laisse » à Davos, à proximité immédiate du Forum Economique (WEF). Quelque 50 personnes ont attiré l’attention en promenant des « chiens invisibles » au bout d’une courte laisse à travers les rues de la ville alpine.

En clôture, sur la Rathausplatz, les chefs de Greenpeace International et d’Amnesty International ont soutenu la demande de la campagne « Droit sans frontières » d’obliger les multinationales à respecter les droits humains et les standards environnementaux.

Lors de la manifestation à Davos, Kumi Naidoo de Greenpeace International a évoqué les nombreux cas de pollution massive de l’environnement par des multinationales : Shell au Nigeria, Trafigura (qui a son siège opérationnel en Suisse) en Côte d’Ivoire ou encore Danzer (également sise en Suisse) en
République démocratique du Congo.

Les personnes qui souffrent de tels dommages écologiques ont beaucoup de peine à accéder à la justice et à contraindre les maisons mères à rendre des comptes.

Salil Shetty, chef d’Amnesty International, a rappelé que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a récemment adopté des Principes directeurs sur la question droits humains et entreprises. Ils établissent clairement que non seulement les Etats doivent respecter les droits humains économiques, sociaux et culturels, mais aussi les firmes.

Tous les gouvernements, en particulier ceux des pays industrialisés, doivent maintenant prendre des mesures pour les mettre en œuvre.

Cette Coalition Européenne rassemble des coordinations nationales constituées d’ONGs, de syndicats, d’organisations de consommateurs et d’instituts de recherche oeuvrant pour la Responsabilité Sociale et environnementales des Entreprises à travers l’Europe.

La Coalition représente plus de 250 organisations présentes dans 15 pays européens dont la FIDH et le CCFD des sections nationales de Oxfam, Greenpeace, Amnesty International et des Amis de la Terre.

Pour cette alliance, les mécanismes de Responsabilité Sociale et environnementale des Entreprises devraient être basés sur un cadre juridique et des principes internationaux, nécessaire pour des entreprises réellement responsables.

La Coalition vise à renforcer la coopération européenne entre ONGs promouvant la Responsabilité Sociale des Entreprises et à sensibiliser l’opinion publique sur le rôle de l’Union Européenne dans la régulation des affaires.

Peter Niggli, directeur d’Alliance Sud, la communauté suisse de travail des organisations de développement, a appelé les autorités à instituer des règles contraignantes pour les multinationales. Jusqu’ici, la Suisse s’en est tenue à l’autorégulation des firmes. Plusieurs cas de violation des droits humains et des standards environnementaux montrent cependant clairement que cela ne suffit pas.

La Suisse a une responsabilité spéciale en tant que siège d’un nombre particulièrement élevé de multinationales actives dans des secteurs à haut risque écologique et social comme la branche des matières premières.

« Droit sans frontières » est une alliance qui fédère plus de 50 organisations de développement et de droits humains, d’associations d’environnement et de femmes, de syndicats et groupements critiques d’actionnaires.

Elle demande dans une pétition au Conseil fédéral et au Parlement d’établir des règles contraignantes afin que les entreprises ayant leur siège en Suisse respectent les droits humains et les standards environnementaux partout dans le monde. Les victimes doivent pouvoir porter plainte en Suisse contre les maisons mères responsables.

Plus d’information
Alliance Sud : http://bit.ly/wDblOi

Source
Droits Sans Frontières : http://bit.ly/xEWnB9